Des missiles russes tombés en Pologne ? Aucune «preuve univoque» de leur provenance selon Varsovie
En début de soirée, des médias polonais ont affirmé que des missiles russes étaient tombés en territoire polonais. La défense russe a qualifié de «provocation» ces affirmations. Varsovie a évoqué des projectiles «de fabrication russe».
Le ministère russe de la défense a qualifié de «provocation délibérée visant à une escalade de la situation» les informations de médias polonais.
Plus tôt, ces derniers ont en effet relaté qu’un ou deux missiles russes seraient tombés à Przewodów, près de la ville de Lublin, non loin de la frontière ukrainienne, causant deux morts. La journée du 15 novembre avait été marquée par des frappes aériennes massives russes sur les infrastructures ukrainiennes.
Un «projectile de fabrication russe est tombé» selon Varsovie
«J'appelle tous les Polonais à garder le calme face à cette tragédie. Soyons prévenants. Ne nous laissons pas manipuler. Nous devons faire preuve de retenue et de prudence», a déclaré le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki à l'issue d'une réunion d'urgence de son cabinet.
Le ministère polonais des affaires étrangères a fait savoir qu'«un projectile de fabrication russe est tombé, tuant deux citoyens de la République de Pologne», ajoutant que l'ambassadeur russe était convoqué pour «des explications détaillées». Un commentaire qui laisse la provenance du missile inconnue.
Le Président polonais Andrzej Duda a ensuite affirmé que son pays ne détenait pour l'heure aucune «preuve univoque» sur celui ayant lancé le missile. «L'enquête est en cours», a-t-il rappelé.
Le gouvernement polonais a aussi déclaré relever le niveau de disponibilité de certaines unités militaires et qu'il envisageait de «vérifier s'il y avait lieu de lancer des procédures en vertu de l'article 4 du traité de l'Atlantique Nord», a déclaré à Reuters le porte-parole du gouvernement, Piotr Muller. L'article 4 permet aux membres de l'OTAN de soumettre toute question de sécurité à discussion au Conseil de l'Atlantique Nord.
«Les moyens russes d’attaque n’ont mené aucune frappe contre des cibles à proximité de la frontière entre l’Ukraine et la Pologne», a indiqué le ministère russe de la défense, avant de préciser: «Les [images des] débris publiées par les médias polonais sur le lieu de l’incident à Przewodow n’ont rien à voir avec les moyens russes d’attaque russes».
Les alliés de la Pologne montent au créneau
Sur Telegram, Volodymyr Zelensky a rapidement accusé Moscou d'avoir tiré des missiles sur la Pologne, voyant là «une escalade très importante».
Washington a déclaré examiner des informations de presse selon lesquelles deux missiles russes auraient «frappé un lieu en Pologne ou à la frontière avec l'Ukraine». L'Otan a rapporté suivre un processus d'examen identique et convoquer une réunion d'urgence des ambassadeurs dès le mercredi 16 novembre.
Latest news from Poland is most concerning. We are consulting closely with Poland and other Allies. Estonia is ready to defend every inch of NATO territory. We’re in full solidarity with our close ally Poland 🇵🇱
— Estonian MFA 🇪🇪 | 🌻 #StandWithUkraine (@MFAestonia) November 15, 2022
De son côté, le ministère des affaires étrangères estonien a déclaré sur Twitter être «prêt à défendre chaque pouce du territoire de l'OTAN. Nous sommes en pleine solidarité avec notre proche allié polonais».
My condolences to our Polish brothers in arms. Criminal Russian regime fired missiles which target not only Ukrainian civilians but also landed on NATO territory in Poland. Latvia fully stands with Polish friends and condemns this crime.
— Artis Pabriks (@Pabriks) November 15, 2022
Artis Pabriks, ministre letton de la défense, a déclaré que «le régime criminel russe avait tiré des missiles qui ne ciblent pas seulement des civils ukrainiens mais ont aussi atterri sur le territoire de l'OTAN en Pologne. La Lettonie se tient pleinement avec ses amis polonais et condamne ce crime».
La Hongrie temporise
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a convoqué le Conseil de défense. La situation est «incertaine», «nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé», a déclaré le ministre de la Défense Kristof Szalay-Bobrovniczky, interrogé à l'issue de la réunion par la chaîne de télévision publique M1.