L'armée turque annonce avoir frappé près de 500 cibles en Irak et en Syrie
- Avec AFP
Ankara a livré un bilan de l'opération «Griffe Epée» menée depuis trois jours contre les positions de combattants kurdes dans ces deux pays. Le président turc a affirmé que les opérations allaient s'intensifier pour «protéger» les frontières sud.
Près de 500 cibles ont été visées par l'aviation et l'artillerie turques dans le nord de l'Irak et de la Syrie depuis trois jours, selon les chiffres communiqués ce 23 novembre par le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.
«471 cibles ont été visées et 254 terroristes neutralisés jusqu'à présent», a détaillé le ministre. La Turquie a lancé le 20 novembre l'opération «Griffe Epée», une série de raids aériens suivis par des tirs d'artillerie soutenus contre des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG).
Ankara accuse ces deux mouvements – qui ont démenti toute implication – d'avoir commandité l'attentat qui a fait six morts et 81 blessés le 13 novembre à Istanbul et menace de lancer une opération terrestre dans le nord de la Syrie pour protéger sa frontière sud. La Turquie a exigé que ses alliés, Etats-Unis en tête, «cessent tout soutien» aux Unités de protection du peuple, la principale milice kurde de Syrie. Considérée comme «terroriste» par Ankara, celle-ci a été soutenue par Washington pour contrer Daesh.
«Ce n'est que le début», prévient Erdogan
Lors d'un discours à l'Assemblée ce 23 novembre également, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie est «plus que jamais déterminée» à protéger sa frontière avec la Syrie des combattants kurdes. «Notre opération avec nos avions, nos canons et nos drones n'est que le début. Notre détermination à protéger toutes nos frontières sud [...] par une zone de sécurité est plus forte aujourd'hui que jamais», a-t-il assuré. «Nous allons poursuivre nos opérations aériennes sans interruption et nous entrerons sur le terrain des terroristes au moment qui nous semblera opportun», a-t-il martelé, évoquant à nouveau une possible phase terrestre de l'incursion turque.
Face à l'opération d'ampleur déclenchée par Ankara, Moscou et Washington ont appelé à la désescalade : tout en disant comprendre «les préoccupations de la Turquie relatives à sa propre sécurité», le Kremlin a exhorté le 22 novembre la Turquie à ne pas «déstabiliser la situation» et l'a mise en garde contre un potentiel «effet boomerang» qui pourrait compliquer encore plus la situation sécuritaire dans la région.
Les Etats-Unis ont appelé le même jour «à la désescalade en Syrie pour protéger les civils et soutenir l'objectif commun de vaincre [Daesh]», a plaidé le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price dans un communiqué. «Nous continuons à nous opposer à toute action militaire non coordonnée en Irak qui viole la souveraineté» de ce pays, a-t-il ajouté.