ONU : lors de l'Assemblée générale, la Russie plaidera contre la censure des médias russes
En amont de la 78e Assemblée générale qui doit se réunir en septembre, la Russie a annoncé ses priorités. Parmi celles-ci figurent la défense de la liberté d'expression et la dénonciation de la censure des médias russes et russophones en Occident.
«Nous exigeons l'abolition immédiate de la censure politiquement motivée des médias russes et russophones par les autorités des États de "l'Occident collectif", de l'Ukraine et de la Moldavie», peut-on lire sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.
Dans un document préparatoire à la 78e Assemblée générale de l'ONU, qui s'ouvrira le 5 septembre prochain, la Russie fustige les «répressions contre les journalistes et personnalités publiques [considérés comme, ndlr.] gênants» et demande qu'il y soit «mis fin».
La diplomatie russe se dit également «profondément préoccupée» par «la détérioration de la situation relative à la liberté d'expression dans de nombreux pays et par l'absence de réaction des organisations internationales et structures du système onusien censées y veiller».
Ces dernières années, plusieurs médias russes ou diffusants en langue russe ont été la cible de diverses brimades de la part d'institutions et pays européens. La Commission européenne avait fin février 2022, suite au déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, interdit de diffusion RT et Sputnik au sein des 27.
Des médias russes fermés à travers l’Europe
Une interdiction de diffusion qui, pour les dizaines de journalistes travaillant pour ces structures, s’est muée au fil des sanctions en une interdiction de facto d’exercer. Début avril, RT France, dont les comptes bancaires avaient été gelés sur décision de Bercy, était placée en liquidation judiciaire.
Fin décembre 2022, à l’occasion d’un retour de Moscou, le rédacteur en chef de Sputnik Lituanie avait été arrêté par les autorités lettonnes pour espionnage en faveur de la Russie et violation des sanctions de l’Union européenne. Son crime : Avoir travaillé, même depuis l’étranger, pour un média public russe. Libéré sous caution au mois d'avril, il avait finalement pu regagner la Russie en juin, non sans s'être acquitté d'une amende de 15 000 euros.
Mais l’affiliation d’un média à l’état russe n’est pas l’unique grief aux yeux des dirigeants européens. Toujours en décembre 2022, prétextant un «manque d’informations correctes» dans la couverture des événements nationaux ainsi que des opérations militaires russes en Ukraine, les autorités Moldaves avaient révoqué les licences de diffusion de six chaînes de télévision russophones.
Des voisins de l’UE mis sous pression
Par la voie de sa porte-parole, la diplomatie russe avait alors dénoncé un «acte de censure politique sans précédent». De manière plus globale, en cette fin d’année 2022, Maria Zakharova avait évoqué un «nettoyage systématique et progressif» de toute présence de «médias non occidentaux» sur le sol européen.
La Serbie, qui aspire à rejoindre l’UE, a également subi les pressions des instances européennes. Condamnant l’ouverture de RT Balkans, la commission des Affaires étrangères du Parlement européen avait «exhorté», fin avril 2023, Belgrade à «contrer les menaces hybrides et à s'aligner pleinement sur la décision du Conseil concernant la suspension des activités de diffusion de Sputnik et de RT».