Elon Musk et Tucker Carlson soulèvent les persécutions menées par Kiev contre l'Église orthodoxe ukrainienne

Elon Musk a partagé sur X une émission du journaliste Tucker Carlson, dédiée aux atteintes liberticides envers l'Église orthodoxe ukrainienne par les autorités de Kiev. L'avocat Bob Amsterdam a dénoncé les persécutions contraires aux normes de l’UE et la chape de plomb interdisant, aux États-Unis, la moindre critique contre Zelensky et l'Ukraine.

Lire aussi

Laure des Grottes de Kiev : la saisie des bâtiments se poursuit

«Des prêtres sont en train d’être emprisonnés ?» a questionné Elon Musk le 27 octobre, en partageant sur son réseau social l’émission «Tucker on X». Dans une interview choc, le journaliste vedette Tucker Carlson interrogeait la veille, l’avocat Bob Amsterdam, représentant de l’Église orthodoxe ukrainienne, sur les persécutions menées contre cette dernière par les autorités de Kiev.

«De tous les crimes de Biden, le soutien au gouvernement ukrainien alors qu’il jette des prêtres en prison est peut-être le plus révélateur», a tweeté Carlson, introduisant ensuite son entretien par un réquisitoire virulent : «en Ukraine, le gouvernement a banni une confession chrétienne entière, et pratiquement personne n’en parle aux États-Unis».

En effet, la Rada a adopté le 19 octobre dernier, en première lecture, à 267 voix contre 226, une proposition de loi interdisant l’Église orthodoxe ukrainienne, liée au Patriarcat de Moscou. «C'est une décision historique», s'était félicitée sur Facebook la députée Inna Sovsoun. «Pour vaincre l'agresseur, il faut priver la Russie de toute possibilité de nous nuire», a-t-elle insisté. L’Eglise avait pourtant annoncé en mai 2022 rompre ses liens avec le Patriarcat moscovite.

«L’Église orthodoxe ukrainienne [canonique], est la maison de l’orthodoxie en Ukraine, elle existe depuis mille ans», explique Bob Amsterdam. Or, en 2018, à l'initiative du président nationaliste ukrainien Piotr Porochenko, «le gouvernement ukrainien a voulu élaborer une Église autocéphale, indépendante des canons russes».

«Une campagne vicieuse»

Et l’avocat d’ajouter : «Cette Église, l’Église orthodoxe autocéphale d’Ukraine [liée au patriarcat de Constantinople], s’est engagée dans une campagne vicieuse et illimitée pour voler les propriétés, harceler, intimider, emprisonner des membres du clergé, agissant d’une manière presque incroyable dans une société civilisée».

En définitive, «un pays qui veut rejoindre l’Union européenne a banni une ancienne religion chrétienne» et condamné à des peines «de cinq ans de prison des prêtres de 75 ans», dénonce Amsterdam. 

Ancien avocat de Mikhaïl Khodorkovsky, adversaire de Vladimir Poutine, l’avocat canadien Bob Amsterdam s’est défendu d’avoir le moindre intérêt avec Moscou, ajoutant être partisan de l’Ukraine dans son conflit face à Moscou, mais il estime injustes les atteintes à l’Église orthodoxe.

«Le lobby ukrainien est immensément puissant»

«Le lobby ukrainien est immensément puissant », accuse-t-il. «Nous avons accumulé une telle haine et animosité contre la Russie, complétement obscène. Il y a une censure sur tout ce qui est critique du gouvernement ukrainien ou du président Zelensky, et nous échouons à comprendre le contexte des affaires intérieures ukrainiennes», estime l'avocat. 

Une réalité bien sombre selon Amsterdam : «Nous voyons des raids sur des églises, violences, des hommes encagoulés, battre des religieux, des kidnappings» martèle-t-il. «Il est choquant qu’un pays comme les États-Unis laisse ceci advenir», regrette-t-il. «Il n’y a rien de plus intime que la relation d’un individu envers son Dieu, ceci est inacceptable» : changer une Liturgie ou la langue, du Russe à l’Ukrainien est pour lui liberticide.

A l’été 2023, les autorités ukrainiennes ont progressivement saisi les batîments religieux de la Laure de Kiev-Pechersk, dans l’indifférence générale. Fondée en 1051 par des moines venus de Grèce, la laure des Grottes de Kiev est un foyer majeur de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique. Depuis le début du conflit, l’Église autocéphale d’Ukraine fait main-basse sur les biens de la première.