Gallant menace le Hezbollah, les dirigeants musulmans condamnent les actions «barbares» d'Israël
- Avec AFP
Sommet arabo-musulman à Ryad, cris d'alarme humanitaires : les appels à cesser les hostilités et à prévenir un embrasement régional se multiplient, alors que le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a menacé le Hezbollah de raser Beyrouth et que les combats font rage à Gaza, où les hôpitaux ne peuvent plus faire face.
«Ce que nous pouvons faire à Gaza, nous pouvons aussi le faire à Beyrouth», a déclaré Yoav Gallant lors d'une visite dans le nord d'Israël frontalier du Liban. Le ministre israélien de la Défense a lancé ces menaces le 11 novembre face au Hezbollah allié au Hamas, ceci alors que la poursuite du conflit fait craindre un débordement des hostilités au Liban.
Plus tôt, le puissant mouvement armé libanais avait annoncé avoir renforcé ses attaques contre Israël qui se sont fait quotidiennes depuis plus d'un mois, en utilisant notamment de nouvelles armes.
90 personnes ont été tuées côté libanais lors d'accrochages transfrontaliers, selon un décompte de l'AFP, des combattants du Hezbollah pour la plupart. Six soldats et deux civils ont été tués côté israélien, selon les autorités israéliennes.
Cinq semaines après le début de l'escalade dans le conflit déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, les organisations humanitaires internationales redoublent d'appels en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pilonnée par Israël et où l'eau potable et les médicaments manquent cruellement, avec une aide humanitaire qui ne passe qu'au compte-gouttes.
Les dirigeants arabes et iraniens condamnent les actions «barbares» de Tsahal
A Ryad, les dirigeants arabes et le président iranien réunis pour un sommet ont pour leur part exigé l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans ce territoire, rejetant l'argument israélien d'un conflit mené dans un acte de «légitime défense».
Les dirigeants arabes et musulmans ont condamné samedi 11 novembre les actions «barbares» des forces israéliennes à Gaza, mais se sont abstenus d'énoncer des mesures économiques et politiques punitives à l'encontre d'Israël.
Ils ont demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d'adopter «une résolution décisive et contraignante» en ce sens.
Dans la petite enclave palestinienne, d'où le Hamas a lancé le 7 octobre son attaque sanglante contre Israël, explosions et échanges de tirs se poursuivent. Des opérations qui, avec le siège imposé par Israël depuis son entrée en guerre, ont mis «hors service», selon l'ONU, plus de la moitié des 36 hôpitaux de la bande de Gaza. Des combats ont lieu notamment autour de l'hôpital al-Chifa, le plus important de la bande de Gaza. Deux bébés prématurés y sont morts faute d'électricité en soins néonataux, selon une ONG.
L'attaque du Hamas a fait près de 1 200 morts du côté israélien, la plupart tués le 7 octobre. 42 soldats ont été tués depuis dans la bande de Gaza depuis le début des opérations militaires israéliennes au sol selon les derniers chiffres officiels israéliens.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé pour sa part que 11 078 personnes, dont 4 506 enfants, avaient été tuées dans les bombardements israéliens.
Israël, qui qualifie le Hamas d'organisation «terroriste» à l'instar des États-Unis, son principal allié, et de l'UE, a jusqu'à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu.