Proche-Orient : Hassan Nasrallah promet des «surprises» à Benjamin Netanyahou
Dans un discours, le 24 mai, le secrétaire général du Hezbollah a déclaré que le Premier ministre israélien se dirigeait «vers une impasse» et que le parti chiite lui réservait «davantage de surprises». La veille, Benjamin Netanyahou avait assuré que son gouvernement avait des «plans détaillés, importants et surprenants» pour le Hezbollah.
Lors d'un énième discours, le secrétaire général du Hezbollah a répondu le 24 mai au Premier ministre israélien lui promettant «des surprises» sur le front nord.
Dans une allocution retransmise sur écran géant dans la banlieue sud de Beyrouth et diffusée sur toutes les chaînes libanaises, Hassan Nasrallah a prononcé un discours en l'hommage du président iranien Ebrahim Raïssi mort dans un accident d'hélicoptère le 19 mai dernier.
Outre ses mots pour le dirigeant défunt, Nasrallah s'en est ouvertement pris au chef du Likoud. «Netanyahou se dirige vers une impasse et conduit le front adverse vers une victoire historique et significative», a-t-il martelé. «Nous disons à l'ennemi : la résistance vous a surpris au Liban le 8 octobre […] Vous devez vous attendre à plus de surprises», a-t-il ajouté.
«Ni votre tromperie ni les pressions de vos maîtres ne vous aideront, et cette résistance se poursuivra», a-t-il ajouté en rappelant les objectifs du parti, à savoir soutenir Gaza et empêcher une offensive israélienne «anticipée» au Liban.
459 morts au Liban depuis le 8 octobre
La veille de cette menace de Nasrallah, qui lui est adressée, le Premier ministre israélien avait déclaré lors d’une visite dans un quartier général de Tsahal que son gouvernement avait «des plans détaillés, importants, voire surprenants» pour faire face au Hezbollah. «Netanyahou veut faire croire qu'il sait manier la guerre psychologique», a rétorqué Hassan Nasrallah.
Concernant le décès d'Ebrahim Raïssi, «nous avons perdu de grands leaders dans une phase très critique du combat contre l’ennemi sioniste», a estimé le leader du Hezbollah en ajoutant que sous son mandat, Téhéran «soutient les mouvements de la résistance avec de l’argent, des armes, de la formation, de l’expertise et de l’expérience».
Quant à ceux qui pensent que l'Iran pourrait traverser une période de troubles à la suite de la mort de Raïssi, «vous vivez dans l'illusion» leur a lancé Hassan Nasrallah, en ajoutant que la République islamique iranienne «n'est pas un pays du tiers-monde». L'Iran s'apprête à organiser fin juin des élections présidentielles. La présidence est, quant à elle, temporairement assurée par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, comme le stipule la constitution de la République islamique.
Sur le terrain, selon un décompte de L'Orient-Le Jour, le Liban compte 459 morts depuis le 8 octobre, dont 314 combattants du Hezbollah, tués au Liban ainsi qu'en Syrie et 59 combattants du mouvement Amal et d’autres factions palestiniennes. Du côté israélien, selon un article de Reuters datant de janvier dernier, environ 96 000 habitants ont dû être évacués des localités du nord du pays à cause des frappes du Hezbollah.