«La France risque d'être laissée en marge du processus historique», avertit le ministère russe des Affaires étrangères
Le ministère russe des Affaires étrangères a marqué le centenaire des relations diplomatiques avec la France, rappelant leur ancienneté. Moscou évoque les alliances passées, le rôle de l’URSS pour l'attribution à la France d'un siège au Conseil de sécurité de l'ONU, mais critique l’orientation actuelle de Paris, qui «prêche la russophobie».
«La domination occidentale appartient au passé et la France, qui s'accroche à ce passé, risque de se retrouver en marge du processus historique», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères sur sa chaîne Telegram à l'occasion du centenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l’Union soviétique, dont la Russie est l’héritière, et la France.
Le ministère russe souligne que Moscou et Paris surmonteront la crise actuelle dans leurs relations, bien qu’un retour aux anciens modèles de coopération semble peu probable.
La France et la Russie ont traversé des périodes marquées par des alliances, des tensions et des moments de profonde coopération. D’après le ministère russe des Affaires étrangères, ces liens ont été fondamentaux pour la sécurité et la stabilité européenne, renforcés par une affinité culturelle indéniable et un profond respect mutuel.
Le ministère russe rappelle le rôle de l’Union soviétique dans la reconnaissance de la France en tant que puissance victorieuse de la Seconde Guerre mondiale, lui assurant ainsi un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Le rapprochement entre les deux pays a été amplifié par les efforts entrepris par le président Charles de Gaulle pendant la guerre froide, qui ont favorisé la détente ayant culminé dans les années 1970 avec la Conférence d’Helsinki pour la coopération et la sécurité en Europe.
Cependant, l'histoire récente des relations entre la France et la Russie n'est plus aussi harmonieuse. Le ministère russe des Affaires étrangères a exprimé sa profonde déception, notant qu'«après la réunification de la Crimée avec la Russie en 2014, les autorités françaises, oubliant les traditions gaullistes et les intérêts de leurs propres citoyens, ont non seulement soutenu les sanctions antirusses, mais aussi, aux côtés de l’Allemagne, mené une "imitation diplomatique" de la résolution de la crise ukrainienne». Depuis le début de l’opération militaire spéciale, la France est devenue «l’un des alliés les plus zélés dans la guerre hybride contre la Russie», prêchant la russophobie, armant le régime de Kiev et allant jusqu’à envisager l’envoi de soldats occidentaux en Ukraine.
La Russie reste néanmoins convaincue que le peuple français continuera de valoriser ces liens historiques, et espère le retour à un dialogue constructif.
Au moment de la rédaction de cet article, le ministère français des Affaires étrangères n’avait rien publié sur le centième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la France.