Viktor Orban dénonce une «conspiration» européenne contre la Hongrie visant à placer un gouvernement «qui obéit aux ordres»
Alors qu'il assume actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE, Viktor Orban dénonce une «conspiration» européenne contre la Hongrie, visant à mettre en place dans son pays un gouvernement «qui obéit aux ordres», taclant au passage la soumission du gouvernement polonais.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, a dénoncé ce 29 octobre une «conspiration» européenne visant à mettre en place un gouvernement «qui obéit aux ordres» en Hongrie et qui serait «à l’image de l’actuel gouvernement polonais».
Orban a précisé sur X que cette «conspiration» ouverte contre son pays était menée par Manfred Weber, eurodéputé allemand, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
«Ils ont admis que leur objectif était de remplacer le gouvernement hongrois par un nouveau "gouvernement Jawohl", à l’image de l’actuel gouvernement polonais», écrit le Premier ministre hongrois avant de marteler : «Nous ne laisserons pas cela se produire !».
Le terme allemand «Jawohl» employé par Orban est une interjection utilisée couramment dans le jargon militaire allemand et qui signifie «à vos ordres !».
En taclant l’attitude de l’actuel gouvernement polonais «qui obéit aux ordres», le Premier ministre hongrois fait directement référence à la posture des pays occidentaux notamment au sein de l’UE par rapport au conflit en Ukraine.
Posture à contre-courant
En effet, le Premier ministre hongrois a exprimé à maintes reprises des positions opposées à celles de Bruxelles sur des questions telles que le conflit ukrainien et les relations avec la Russie. Son gouvernement a refusé d'envoyer des armes à Kiev et a appelé à une solution négociée.
Par ailleurs, la Hongrie, qui assume depuis juillet la présidence semestrielle tournante du Conseil de l’UE sous la houlette de son Premier ministre Viktor Orban, bloque régulièrement les décisions européennes notamment sur l’aide financière et militaire de l’UE au régime de Kiev.
En raison du veto persistant de Budapest, cette aide est constamment perturbée, toutes les décisions de politique étrangère au sein de l'UE étant prises à l'unanimité.
Orban a ainsi été accusé régulièrement par l'Occident d'être «pro-russe», alors que, selon Viktor Orban, les pays de l'UE sont en partie responsables de la poursuite des hostilités. Le dirigeant hongrois a souligné à maintes reprises la supériorité russe sur le champ de bataille, jugeant nécessaire pour l'Occident de passer «d’une politique de guerre à une politique de paix».
En juillet dernier, le Premier ministre hongrois avait mené tambour battant une tournée internationale pour dessiner les contours d’une paix en Ukraine. Une attitude vivement critiquée du côté de Bruxelles.