Ukraine : «Tout manque ici, nous n'avons même pas de grenades à main», se plaint un combattant italien
Dans un article publié le 27 novembre, le quotidien Corriere della Sera s'est penché sur le cas d'Italiens combattants dans les rangs ukrainiens. L'un d'eux a notamment fait part d'un manque de moyens.
Les ressortissants étrangers qui combattent du côté de Kiev dans le conflit ukrainien se plaignent du manque de matériel, alors que l'armée russe monte en puissance sur le champ de bataille, a rapporté le 27 novembre le journal italien Corriere della Sera.
Le quotidien s'est notamment entretenu avec un Italien servant dans la Légion internationale ukrainienne, identifié uniquement par son pseudonyme militaire «Polo». «Tout manque ici, nous n'avons même pas de grenades à main», a-t-il déclaré. «Les Russes montrent qu'ils se battent bien. Autrefois ils n'avaient pratiquement pas de drones, aujourd'hui ils dominent le ciel» a-t-il ajouté.
Selon le journal italien, le nombre des ressortissants étrangers à combattre dans les rangs ukrainiens «pourrait être proche de 30 000», une «trentaine» d'entre eux seraient des Italiens. Ceux-ci se qualifient, rapporte le média, de «combattants de la liberté pour les Ukrainiens et l’Europe», en opposition à la «propagande» russe qui les renvoie à leur statut de mercenaires.
Toujours selon le Corriere, ces Italiens se feraient discrets, par crainte des services russes qui seraient «à la recherche des familles de ceux qui se battent» pour les «menacer» mais également parce que combattre «en privé» pour un autre pays demeure un délit en Italie.
L'article indique toutefois que certains d'entre eux sont membres de l'organisation CasaPound. Il s'agit d'un parti d'extrême droite qui prétend s'inspirer d'Ezra Pound, un poète américain et apologiste du fascisme qui a notamment défendu les idées de Benito Mussolini durant la Seconde Guerre mondiale.
Plus de 13 000 mercenaires étrangers dans les rangs ukrainiens, selon les statistiques russes
Le 27 octobre le Service fédéral de sécurité (FSB) russe avait rapporté que ses unités, conjointement à celles de l'armée ainsi que celles de la Garde nationale, avaient déjoué une tentative d'incursion d'un «groupe de sabotage et de reconnaissance» dans la région de Briansk.
Le rapport précisait que les individus éliminés portaient «des armes, des équipements et des moyens de communication étrangers, ainsi que des objets personnels indiquant leur appartenance à des pays tiers (drapeau canadien, livre de prières en polonais, carnet de notes sur l'entraînement tactique en anglais). Sur le corps de l'un des tués a été trouvé un tatouage du deuxième bataillon du 75e régiment de Rangers de reconnaissance parachutiste des forces spéciales de l'armée américaine».
Le 14 mars, le ministère russe de la Défense a publié des statistiques selon lesquelles 13 387 mercenaires de différents pays étaient arrivés en Ukraine depuis le début de l'opération militaire spéciale ; les forces armées russes en ont tué 5 962. Le plus grand nombre de mercenaires vient de Pologne, avec 2 960 combattants, dont 1 497 ont été tués.