Les dirigeants chrétiens condamnent la saisie des terres de l'Église arménienne à Jérusalem
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Dans une lettre adressée à Benjamin Netanyahou, les patriarches et chefs des églises locales de Jérusalem s'insurgent contre les mesures israéliennes prises à l'encontre du patriarcat arménien. Un ordre de saisie des terres arméniennes a été émis par la municipalité de la ville.
«C’est avec une grande inquiétude que nous, les Patriarches et Chefs des Églises de Jérusalem, exprimons notre solidarité indéfectible avec le Patriarcat arménien orthodoxe de Jérusalem dans sa quête de justice contre un ordre de saisie injuste émis par la municipalité de Jérusalem», ont indiqué les Patriarches et Chefs des Églises de Jérusalem dans une lettre adressée au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou le 19 février dernier.
Le texte souligne que les mesures prises à l'encontre du Patriarcat «sont juridiquement contestables et moralement inacceptables», précisant qu'il est «inconcevable que des institutions chrétiennes, dont la mission séculaire est de préserver la foi, de servir les communautés et de protéger le patrimoine sacré de la Terre Sainte, soient menacées de confiscation de leurs biens en raison de décisions administratives bafouant le droit à une procédure équitable».
Le Patriarcat a nié devoir des impôts à l'autorité et a déposé une requête légale pour empêcher la confiscation de biens qu'il possède depuis des centaines d'années. Une audience sur la pétition du patriarcat aura lieu le 24 février.
1 à 2% de Chrétiens à Jérusalem
«Cette saisie met en péril l’avenir du Patriarcat arménien orthodoxe et ouvre la porte à un dangereux précédent pouvant affecter l’ensemble des institutions chrétiennes en Terre Sainte», ont déploré les ecclésiastiques dans leur lettre adressée aux autorités israéliennes.
Il s'agit du dernier développement d'une longue confrontation entre les Chrétiens et les autorités israéliennes, qui menacent depuis des années de supprimer l'exonération de la taxe foncière, ou «Arnona», dont bénéficient les églises depuis des siècles.
«Une attaque contre une Église est une attaque contre toutes. Nous ne pouvons rester silencieux alors que les fondements de notre témoignage chrétien en Terre Sainte sont menacés», a alerté le communiqué.
Aujourd’hui, les Chrétiens ne représentent qu’environ 1 à 2% de la population de Jérusalem. La majorité appartient aux églises orthodoxes (grecque, arménienne, syriaque, copte), tandis que le reste est formé de catholiques et de protestants.