Londres proclame la fin de la mondialisation

Le Royaume-Uni reconnaît la fin de la mondialisation face aux bouleversements économiques causés par les nouvelles taxes américaines, selon le Sunday Times. Le gouvernement britannique prévoit des réformes pour relancer la croissance, tout en comprenant les raisons du retour du nationalisme économique.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'apprête à déclarer le 7 avril que la mondialisation touche à sa fin, reconnaissant qu’elle n’a pas apporté les bénéfices escomptés à une grande partie de la population, a rapporté le Sunday Times. Cette prise de position intervient alors que les nouvelles taxes douanières imposées par le président américain Donald Trump provoquent des répercussions à l’échelle mondiale.
D'après l'hebdomadaire britannique, tout en rejetant le recours aux tarifs douaniers, le Premier ministre exprimera sa compréhension vis-à-vis du nationalisme économique, expliquant que de nombreux citoyens ne perçoivent aucun avantage au libre-échange et à l’immigration massive.
Dans ce contexte, le Sunday Times cite un représentant de Downing Street : «Trump a fait des choses que nous n’approuvons pas, mais il y a une raison pour laquelle la population soutient sa décision. Le monde a changé, la mondialisation est terminée et nous sommes désormais dans une nouvelle ère. Nous devons montrer que notre approche, un gouvernement travailliste plus actif et plus réformiste, peut apporter des réponses à toute la population.»
Selon le périodique britannique, même si Keir Starmer n'a pas prévu de contacter Donald Trump, d’autres leaders mondiaux s'apprêteraient à dialoguer avec lui. Ainsi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba prévoit un échange avec le président américain après l’annonce d’un droit de douane de 24% sur les importations japonaises. Il a souligné que le Japon n’envisageait pas de mesures de rétorsion. Pour sa part, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se rendra à Washington pour une rencontre avec le chef d'État américain. Israël fait partie des pays les plus touchés par les nouveaux droits, avec une taxe de 17% sur ses exportations vers les États-Unis.
Musk plaide pour une suppression des barrières commerciales entre les États-Unis et l’Europe
L'hebdomadaire britannique a également indiqué qu'Elon Musk, de son côté, prenait ses distances avec la ligne de Donald Trump sur cette question. Il a plaidé pour une suppression des barrières commerciales entre les États-Unis et l’Europe, ainsi qu’une plus grande liberté de circulation des personnes entre les deux continents, espérant voir émerger une véritable zone de libre-échange transatlantique.
Le 2 avril, le président américain Donald Trump a annoncé l'instauration de lourds droits de douane sur les importations aux États-Unis. Une mesure promise depuis longtemps, s'inscrivant dans sa stratégie «America First» pour stimuler la production nationale.
«Le 2 avril 2025 restera à jamais dans les mémoires comme le jour de la renaissance de l'industrie américaine, le jour de la reconquête du destin de l'Amérique et le jour où nous avons commencé à rendre l'Amérique à nouveau riche», a déclaré Donald Trump avant d'imposer de nouveaux droits de douane à presque tous les pays du monde. À l'issue de l'annonce, la Maison Blanche a dévoilé sur la plateforme X la grille de tous les pays qui seront concernés par cette taxe exceptionnelle. Parmi les États le plus touchés, on trouve le Vietnam (46%), la Chine (34%), l'Inde (26%), la Corée du Sud (25%) et le Japon (24%). L'Union européenne, elle, sera taxée à hauteur de 20%.