Un journaliste palestinien brûlé vif à Gaza lors d'une frappe israélienne

Ahmad Mansour, reporter pour l’agence Palestine Today, a été gravement brûlé lors d’une frappe israélienne à Khan Younès. La chaise sur laquelle il était assis a fondu sous l’effet des flammes. Deux journalistes ont été tués, sept autres grièvement blessés.
Une attaque israélienne sur la bande de Gaza a gravement blessé Ahmad Mansour, journaliste de l’agence locale Palestine Today. Ce 7 avril, vers 2 heures du matin, une frappe a touché des reporters installés près de l’hôpital Nasser à Khan Younès. Selon Al-Jazeera, deux journalistes ont été tués : Helmi al-Faqawi et Youssef al-Khazandar. Sept autres ont été blessés, dont plusieurs dans un état critique.
Palestinians mourn journalist Helmi al-Faq'awi who was tragically murdered in the horrific Israeli attack late last on the journalists' tent outside Nasser Hospital in Khan Younis. pic.twitter.com/DlB5r6wpuH
— Quds News Network (@QudsNen) April 7, 2025
Ahmad Mansour a été vu en train de brûler vif, dans une scène filmée et largement partagée sur les réseaux sociaux. « La chaise sur laquelle il était assis a fondu », a rapporté Maria Finoshina, cheffe du bureau de RT au Moyen-Orient.
A direct israeli air strike on the journalists’ tent in Nasser Hospital grounds in Gaza burns Ahmad Mansour for Palestine Today alive: condition critical pic.twitter.com/qQ40UAEvlW
— Sarah Wilkinson (@swilkinsonbc) April 7, 2025
L’image du journaliste, criant sous le feu, a marqué les esprits. Anas Al-Sharif, correspondant d’Al-Jazeera, a précisé : « Ahmad est un père de famille. Il est dans un état critique et les médecins tentent sans relâche de le sauver ».
Journalist Ahmad Mansour suffered severe burns after Israeli forces bombed a clearly marked press tent at Nasser Hospital in Khan Younis. At least nine journalists were wounded in the strike, part of a broader effort to silence Palestinians. pic.twitter.com/LdQQ3WtPxS
— Suppressed News. (@SuppressedNws) April 7, 2025
Des journalistes visés à répétition
Le syndicat palestinien des journalistes a dénoncé une attaque « délibérée » contre la presse, qualifiée de « crime odieux ». L’Union des agences de presse de l’Organisation de la coopération islamique a également condamné l’attaque, rappelant que ces frappes violent les conventions internationales et cherchent à « dissuader les professionnels des médias de transmettre la vérité au monde ».
Parmi les journalistes blessés figurent Hassan Islayh, Ihab al-Bardini, Mahmoud Awad, ainsi que plusieurs autres reporters locaux, selon l’agence WAFA. L’un d’eux, touché à la tête, a perdu un œil. Des témoignages indiquent que Ahmad Mansour souffre de brûlures très graves et que ses chances de survie sont faibles : « Il a besoin d’un miracle », a confié Mahmoud Bassam, un photojournaliste basé à Gaza.
Un conflit meurtrier pour la presse
Selon un rapport du Watson Institute for International and Public Affairs, la guerre à Gaza est aujourd’hui le conflit le plus meurtrier jamais enregistré pour les journalistes. Depuis octobre 2023, au moins 232 journalistes ont été tués. Le rapport souligne que ce chiffre dépasse les pertes recensées dans les deux guerres mondiales, la guerre du Vietnam, les conflits en ex-Yougoslavie et même l’Afghanistan.
Depuis le début du conflit, Israël empêche l’entrée des journalistes étrangers dans l’enclave. Les reporters locaux deviennent alors les seuls témoins directs du conflit. Plus de 210 journalistes palestiniens ont été tués, d’après Media Palestine.