Vers une opération terrestre au Yémen après les raids intensifs ?

Les raids américains « Rough Rider » contre les Houthis, jugés insuffisants par The New York Times et CNN, font craindre une opération terrestre à Hodeïda avec des forces régionales. RAIDS et The Guardian soulignent les défis logistiques et les risques pour les civils. Une telle offensive pourrait s’enliser face à la résilience houthie.
Depuis le 15 mars 2025, l’opération américaine « Rough Rider » bombarde les positions houthies au Yémen, ciblant radars, défenses antiaériennes et sites de missiles en réponse aux attaques contre le trafic maritime en mer Rouge. Ces frappes, parmi les plus intenses de la présidence Trump, ont touché plus de 800 cibles, tuant plusieurs cadres du mouvement Ansar Allah.
« Nous utiliserons une force écrasante jusqu’à ce que les Houthis cessent », a déclaré Donald Trump, accusant l’Iran de fournir armes et soutien logistique.
Un succès limité des frappes américaines sur les Houthis
Malgré l’ampleur des raids, les Houthis, protégés par des bunkers souterrains et un réseau de contrebande, conservent leurs capacités. The New York Times cite Mohammed Al-Basha, analyste du Basha Report, qui affirme que « les frappes aériennes seules ne suffiront pas à déloger les Houthis sans une stratégie terrestre ».
Le coût de l’opération, évalué à près d’un milliard de dollars en trois semaines par CNN, et son efficacité limitée alimentent les spéculations sur une intervention au sol. CNN évoque des sources diplomatiques régionales mentionnant des préparatifs pour une offensive terrestre à Hodeïda, port stratégique houthi, impliquant des forces yéménites pro-gouvernementales, saoudiennes et émiraties, avec un appui naval et aérien américain.
RAIDS magazine souligne le rôle potentiel de l’Arabie saoudite, qui a formé une nouvelle armée yéménite, mais note la complexité du terrain et les divisions au sein des forces anti-houthies, comme le Conseil de transition du Sud soutenu par les Émirats. The Guardian rapporte que les frappes, visant des zones densément peuplées comme Sanaa et Hodeïda, compliquent l’évaluation des pertes civiles, tandis que The New York Times indique que le Pentagone reconnaît en privé un succès limité contre l’arsenal houthi.
Une opération terrestre nécessiterait un déploiement massif, une coordination régionale et un plan post-conflit, absents à ce stade. Les Houthis, résilients, pourraient transformer une telle offensive en bourbier, comme le suggère PBS News, comparant la situation aux échecs passés en Afghanistan.