Garde nationale en Californie : bataille judiciaire entre Washington et Los Angeles

Alors qu’un juge avait interdit à Donald Trump de déployer la Garde nationale pour gérer les manifestations en Californie, une Cour d’appel a suspendu cette décision. Le bras de fer entre l’État et le pouvoir fédéral se poursuit, en attendant une audience cruciale le mardi 17 juin.
L’escalade des tensions entre l’administration Trump et l’État de Californie a franchi un nouveau seuil cette semaine. Au centre de la discorde : le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles pour contenir les manifestations contre les opérations d’immigration. Alors qu’un juge fédéral avait exigé que le gouvernement cesse d’utiliser la Garde nationale à cette fin, une cour d’appel a suspendu cette décision dans l’attente d’une audience décisive prévue le mardi 17 juin, a rapporté Bloomberg.
Tout a commencé avec une série de protestations organisées dans plusieurs quartiers de Los Angeles, en réaction aux descentes menées par les autorités fédérales contre des migrants. Face à la montée des tensions, le président américain Donald Trump a ordonné l’envoi de troupes fédérales, affirmant que cette mesure était indispensable pour rétablir l’ordre. Il a estimé que sans cette intervention, la ville aurait sombré dans le chaos.
Toutefois, du côté de la Californie, cette décision est perçue comme une atteinte directe à la souveraineté de l’État. Les autorités locales ont saisi la justice, soulignant que la présence militaire risquait d’alimenter davantage la colère de la population et de créer un précédent dangereux dans l’équilibre entre pouvoirs locaux et fédéraux.
Le juge Charles Breyer, saisi de l’affaire, leur a donné raison en première instance. Il a demandé au gouvernement fédéral de restituer à l’État le contrôle de la Garde nationale et de cesser toute implication militaire dans la gestion des manifestations, à l’exception de la protection des bâtiments et personnels fédéraux. Selon les avocats de Californie, la poursuite de l’opération crée un danger immédiat pour les institutions locales et intensifie les tensions sociales.
L’administration fédérale a contesté cette décision en appel. Elle a affirmé que les actions du président reposaient sur une base légale solide, et que limiter son autorité mettrait en péril la sécurité des agents fédéraux et la continuité des opérations en cours. La Cour d’appel de San Francisco a alors décidé de suspendre provisoirement le jugement initial, en attendant de se prononcer plus en détail lors d’une prochaine audience.
Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées au cours des derniers jours, bien que la plupart des manifestations soient restées circonscrites à certains quartiers du centre-ville. La maire de Los Angeles, Karen Bass, a instauré un couvre-feu nocturne dans une zone ciblée, afin de réduire les risques de débordement.