Un massacre passé sous silence : Reuters rapporte la mort de 1 500 Alaouites

Un massacre passé sous silence : Reuters rapporte la mort de 1 500 Alaouites Source: Gettyimages.ru
Des réfugiés syriens alaouites traversent une rivière en direction d’un village libanais, fuyant les massacres perpétrés dans les provinces côtières de Lattaquié et Tartous, le 11 mars 2025.
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Six mois après l’entrée en fonction du président intérimaire de la Syrie, Reuters a mené une enquête révélant qu’en mars, 1 500 civils alaouites avaient été tués par ses partisans. Les victimes, souvent ciblées par leur nom ou leur confession, comprenaient des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Entre le 7 et le 9 mars, la côte méditerranéenne syrienne a été le théâtre d’une vague de massacres visant les communautés alaouites. Ces violences, qui ont fait près de 1 500 morts et des dizaines de disparus, ont été perpétrées par des combattants sunnites en représailles à une rébellion lancée par d’anciens officiers pro-Assad, a rapporté Reuters.

Il avait d'abord été fait état d’environ 1 000 victimes. En mars, l’Observatoire syrien des droits de l’homme recensait 745 civils tués, ainsi que 125 membres des forces de sécurité syriennes et 148 combattants fidèles à Assad. Malgré les écarts entre les chiffres, un point commun subsiste : les deux rapports s’accordent à dire que ces meurtres ont été perpétrés « sur des bases confessionnelles ou régionales ».

Une enquête approfondie de l'agence de presse britannique a révélé l’implication directe de plusieurs unités armées ralliées au nouveau pouvoir syrien. Ce pouvoir est désormais dominé par d’anciens membres de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), groupe issu d’Al-Qaïda, aujourd’hui dissous mais toujours sous sanctions de l’ONU. Leur chef, Ahmed al-Charaa, devenu président en janvier, a conduit une offensive éclair qui a renversé le régime d’Assad.

Les exactions, commises dans au moins quarante villages ou quartiers majoritairement alaouites, ont été menées par une coalition hétéroclite : anciens membres du HTS, brigades sunnites récemment intégrées au gouvernement et unités officielles du ministère de l’Intérieur. Certaines de ces forces, telles que la brigade Othman ou l’unité 400, ont longtemps été accusées de violations graves des droits humains.

Dans plusieurs localités, les agresseurs étaient munis de listes nominatives, ciblant d’anciens membres des milices d’Assad pourtant récemment amnistiés. Des familles entières, identifiées par leur nom de famille, ont été exécutées, selon les informations obtenues par Reuters. Le mode opératoire était brutal : exécutions, mutilations, humiliations publiques filmées.

Des dizaines de femmes, d’enfants, de personnes âgées et handicapées ont péri. À certains endroits, des villages entiers ont été vidés de leurs habitants alaouites, remplacés aussitôt par des familles sunnites. La question posée systématiquement par les combattants à leur arrivée était révélatrice : « Êtes-vous sunnite ou alaouite ? »

Au moment du massacre, le chef d’État syrien en exercice avait appelé les insurgés alaouites à déposer les armes et à se rendre « avant qu’il ne soit trop tard ». Une fois les combats achevés, il a lancé un appel à l’unité nationale.

Toujours d’après Reuters, les massacres des Alaouites se poursuivent à ce jour.

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