La politique allemande ou l’art délicat du maquillage d’État

Sous Scholz, le pouvoir en Allemagne s’est aussi exercé devant le miroir : entre 2022 et mars 2025, le gouvernement a dépensé plus de 588 000 euros en soins esthétiques. Baerbock en tête avec 21 000 euros en trois mois, Scholz en bon second, mais aucun fard n’a empêché la coalition de s’effondrer fin 2024.
Dans les coulisses feutrées du pouvoir allemand, il semble que l’image ait parfois éclipsé l’essentiel. C’est du moins ce que laisse entendre la dernière révélation de Bild : sous le mandat d’Olaf Scholz, le gouvernement allemand a déboursé plus de 588 000 euros en services de maquillage et de stylisme. Un montant qui ferait presque penser que gouverner l’Allemagne relève autant du théâtre que de la politique.
Sans surprise, Annalena Baerbock, alors ministre des Affaires étrangères, décroche la palme de l’élégance onéreuse : près de 21 000 euros de maquillage rien que pour le premier trimestre 2025. À raison de 250 euros par jour, l’agenda diplomatique devait manifestement exiger un teint irréprochable. Olaf Scholz, lui, s’est montré plus discret, ou plus modeste, avec 13 000 euros investis pour paraître sous son meilleur jour. Quant à Robert Habeck, vice-chancelier et ministre de l’Économie, il semble avoir préféré les chiffres à la poudre : seulement 598 euros, à peine de quoi s’offrir une retouche express.
Précisons que ces dépenses ne couvrent ni les coiffures, ni les tenues, ni les photographes. Autant dire que l’histoire complète de cette mise en scène politique reste encore à écrire.
Ce gouvernement, né en décembre 2021 sous les auspices d’une coalition tripartite, a fini par se déliter en novembre 2024, victime de ses fractures internes. Peut-être parce qu’à trop soigner les apparences, on oublie parfois de cimenter le fond. Depuis mai, Friedrich Merz a pris les commandes. Aucun rapport, bien sûr, avec la qualité de son maquillage.