Tarifs douaniers de Trump : Lula da Silva appelle à une réponse commune des BRICS

Les dirigeants du Brésil et de l’Inde se sont entretenus ce 7 août par téléphone sur fond de taxes douanières imposées par Donald Trump. La veille, le président brésilien avait fait part de son intention d’appeler les dirigeants de l’Inde et de la Chine afin de discuter d’une réponse commune des BRICS.
Le président brésilien Lula da Silva et le Premier ministre indien Narenda Modi ont annoncé ce 7 août avoir échangé, lors d’un appel téléphonique, au sujet d’une réponse commune aux surtaxes douanières imposées par Donald Trump sur leurs produits importés aux États-Unis.
« Le Brésil et l'Inde sont, à ce jour, les deux pays les plus touchés », a déclaré Lula de Silva dans un communiqué publié sur son compte X. « Nous avons réaffirmé l'importance de défendre le multilatéralisme et la nécessité de relever les défis de la situation actuelle, tout en explorant les possibilités d'une plus grande intégration entre les deux pays », a-t-il poursuivi.
Dans une interview à Reuters, publiée la veille, le président brésilien avait annoncé son intention de discuter avec les dirigeants de la Chine et de l’Inde d’une réponse commune des pays des BRICS à la volée de droits de douane imposée ces derniers jours par Donald Trump, l’accusant de vouloir « démanteler le multilatéralisme ». « Je vais essayer de discuter avec eux de la manière dont chaque pays est affecté par la situation et quelles en sont les implications, afin que nous puissions prendre une décision », avait déclaré Lula da Silva.
« Nous n'avons pas l'habitude de négocier de cette manière »
« Il aurait pu communiquer avec le Brésil. Il aurait pu appeler. Il aurait pu proposer une négociation. Mais nous avons reçu la déclaration d'imposition de manière totalement autoritaire », avait relaté le chef de l’État brésilien, alors que les produits de son pays importés aux États-Unis venaient de tomber sous le coup d’une surtaxe douanière de 50 %. « Et nous n'avons pas l'habitude de négocier de cette manière. Pas comme ça », a-t-il ajouté.
Le décret, publié sur le site de la Maison Blanche, avait été signé le 30 juillet par le président américain, portant les droits de douane sur les produits brésiliens importés de 10 à 50 %. Une surtaxe brandie, puis imposée, en représailles aux poursuites lancées par Brasilia à l’encontre de Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État contre Lula da Silva. Dans la foulée, le fils de l’ancien président du pays, Eduardo, s’était déclaré « très reconnaissant » et avait appelé « les autres leaders du monde libre à s’unir aux États-Unis ».
« Il est en train de monter les États-Unis contre le Brésil, ce qui nuit à l'économie et aux travailleurs brésiliens », a fustigé le président Lula da Silva à l’endroit de son prédécesseur. « Son fils devrait être soumis à un autre procès et condamné comme traître à la patrie. Traître à la patrie. Voilà ce qu'il est », a-t-il insisté.
Le même jour que cette interview, reprochant à New Delhi des achats de pétrole russe, Donald Trump avait signé un décret imposant 25 % de droits de douanes supplémentaires aux produits indiens importés aux États-Unis, portant leur taxation totale à 50 %.