Royaume-Uni : Nigel Farage promet l’expulsion de 600 000 migrants

Le leader de Reform UK, Nigel Farage, a présenté le 26 août un plan controversé visant à expulser 600 000 migrants en situation irrégulière s’il accédait au pouvoir. Cette annonce intervient alors que les manifestations autour de l’hébergement des demandeurs d’asile se multiplient et que le débat migratoire prend une place centrale.
Lors d’un discours tenu le 26 août dans un aéroport près d’Oxford, devant un décor figurant des vols fictifs vers l’Afghanistan ou l’Iran, Nigel Farage a défendu un projet d’ampleur visant à « mettre fin à l’immigration illégale ». Selon lui, la situation relève d’une « invasion » qui appelle des mesures « fermes et définitives ».
Le chef de Reform UK a affirmé qu’un gouvernement dirigé par son parti pourrait expulser 600 000 personnes en cinq ans, en s’inspirant des politiques migratoires de Donald Trump. Son programme prévoit notamment la création de centres de détention sur des sites militaires, l’interdiction de la libération sous caution et une incitation financière au départ volontaire. Les personnes refusant cette option seraient renvoyées dans leur pays d’origine ou vers des États tiers, comme l’Albanie ou le Rwanda.
Farage veut sortir des conventions internationales
Farage a également promis de s’attaquer aux avocats spécialisés dans la défense des droits humains, accusés de bloquer les expulsions en justice. Il souhaite que le Royaume-Uni se retire de plusieurs conventions internationales, dont la Convention européenne des droits de l’homme et la Convention de Genève sur les réfugiés, invoquant « l’urgence nationale ».
Le plan suscite de vives critiques. Des juristes le jugent incompatible avec le droit britannique et contraire aux engagements internationaux du pays. Le gouvernement travailliste, conduit par Keir Starmer, estime quant à lui disposer déjà d’un dispositif de gestion migratoire et accuse Farage de proposer des mesures irréalistes.
Le débat intervient dans un contexte de hausse des demandes d’asile : plus de 111 000 ont été enregistrées en un an, selon le ministère de l’Intérieur. Si le nombre de dossiers en attente a baissé, les arrivées par la Manche continuent d’alimenter les tensions politiques et sociales.
Reform UK, crédité de 10 points de plus que le Labour dans certains sondages, espère capitaliser sur cette question pour renforcer son ancrage électoral. Le gouvernement, de son côté, met en avant des expulsions déjà en hausse et un accord conclu avec la France pour endiguer les traversées de la Manche.