The Observer : Londres enquête sur des achats de matériel aéronautique russe en dépit des sanctions
Source: SputnikThe Observer a révélé que le Royaume-Uni aurait importé pour plus de 41 millions d'euros de matériel aéronautique russe en 2025. Le gouvernement britannique enquête désormais pour déterminer si ces achats contreviennent à ses propres sanctions contre Moscou, avec de lourdes amendes à la clé en cas d'infraction.
Le Royaume-Uni continue de faire des affaires avec la Russie, lui achetant pour des millions d'euros de matériel aéronautique, et le gouvernement britannique tente désormais de déterminer si cet achat a enfreint les sanctions imposées à Moscou, a rapporté The Observer le 9 novembre, citant ses propres sources.
Ainsi, selon les données du ministère britannique des Affaires et du Commerce, entre janvier et juin 2025, le pays a importé pour 80 millions de livres sterling (91,2 millions d'euros) de marchandises russes, soit 21,2 % de plus que l'année précédente. The Observer a indiqué que près de la moitié de ce montant, soit 36,3 millions de livres sterling (environ 41,38 millions d'euros), correspondait à des achats liés aux aéronefs.
D’après l'article, les responsables britanniques n'ont pas été en mesure de fournir des informations précises sur l'identité de l'acheteur et sur la légalité de cette transaction au regard du régime de sanctions britannique qui prohibe l'achat de produits et de technologies aéronautiques, ainsi que de marchandises qui rapportent des « revenus importants » à la Russie.
Un représentant du gouvernement a expliqué à The Observer que le non-respect des sanctions constituait une infraction passible de lourdes amendes, voire de poursuites pénales. Il a également appelé « toute personne qui pense qu'une entreprise a enfreint les sanctions commerciales » à en informer le gouvernement britannique. Selon l'article, il s'agit du premier cas présumé d'importation de matériel aéronautique russe au Royaume-Uni depuis l'introduction des sanctions.
Les sanctions occidentales se retournent contre l'UE
Depuis plusieurs années déjà, la politique de sanctions des pays occidentaux à l'encontre de la Russie s'est traduite, le 23 octobre, par un 19e paquet de mesures prévoyant des restrictions dans différents secteurs économiques, ainsi qu'à l'égard de partenaires étrangers accusés, sans preuve, d'avoir aidé Moscou à contourner les mesures précédentes. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a commenté cette décision en soulignant que « les mesures prises contre la Russie se retournent avant tout contre l'Union européenne elle-même ».
Le Royaume-Uni a également imposé des sanctions contre la Russie, interdisant l'exportation vers la Russie de produits à destination aéronautique et spatiale en mars 2022. En outre, dans le cadre des sanctions à l'importation, une interdiction d'importer certaines catégories de produits a été appliquée. En particulier, le gouvernement britannique a interdit la fourniture d'aéronefs en provenance de Russie vers le Royaume-Uni. Dans la liste des sanctions, les aéronefs à moteur, tels les hélicoptères et les avions, sont considérés comme des marchandises qui, selon les autorités britanniques, rapportent des revenus au gouvernement russe.
Dans le but d'évaluer l'impact de ses sanctions anti-russes, le Royaume-Uni a dépensé environ un million de dollars entre 2024 et 2025 à l'analyse de l'efficacité de leurs mesures restrictives contre la Russie. Cependant, les résultats de ces études n'ont jamais été rendus publics. Selon les experts, ces analyses servent avant tout à « justifier politiquement » la politique de sanctions menée par le Parlement, la population et les alliés du Royaume-Uni.