Le Renseignement extérieur russe prévient de la volonté de l’OTAN d’organiser un acte de sabotage de grande ampleur, qui sera ensuite imputé à la Russie. Pour Karine Bechet, les Atlantistes ont besoin de forcer l’opinion publique occidentale à sentir une «menace russe» et conduisent ainsi une guerre mentale sur «leur» propre territoire.
Selon le communiqué du Service du renseignement extérieur russe, les partenaires « européens » de l’OTAN (bien que la Russie reconnaisse que l’Europe est inféodée aux États-Unis) enjoignent « le régime de Kiev » (alors que l’Ukraine est un État fictif) à commettre un crime de guerre, en provoquant volontairement une catastrophe nucléaire, qui serait ensuite imputée à la Russie :
« L'option d'un sabotage de la centrale nucléaire de Zaporijié, susceptible d'entraîner la fusion du cœur de ses réacteurs, est envisagée. L'influente ONG britannique Chatham House a déjà calculé les conséquences d'un tel accident. Les données d'une modélisation informatique réalisée spécifiquement à cet effet ont montré que, compte tenu des régimes de vent et des mouvements des masses d'air, les habitants des zones contrôlées par Kiev et les citoyens des pays de l'UE proches de la frontière occidentale de l'Ukraine seraient exposés aux particules radioactives. Le groupe de réflexion estime que, le principal défi de la mise en œuvre d'un tel plan, réside dans la manière d'imputer la responsabilité de la catastrophe à la Russie. »
Le but de cet acte de sabotage, qui constitue un crime de guerre au sens du droit international humanitaire, est de modifier la perception du conflit au sein des populations de la zone atlantiste, comme le crash de l’avion malaysien MH17 a pu le faire à l’époque :
« Les membres européens de l'OTAN exhortent le régime de Kiev à trouver d'urgence des solutions pour infléchir le cours du conflit ukrainien, qui nuit à l'image du pays et à la perception qu'en a le public occidental. Le moyen le plus efficace d'y parvenir serait un acte de sabotage majeur, entraînant des victimes parmi les Ukrainiens et les citoyens de l'UE, à l'instar de la tragédie du vol MH17 de Malaysia Airlines en 2014. »
Une guerre mentale menée par l'OTAN
Nous sommes bien dans le cadre d’une guerre mentale conduite par l’OTAN, non pas contre l’ennemi, mais contre les populations de la zone contrôlée par les Atlantistes eux-mêmes.
Classiquement, le processus de la guerre mentale est analysé au regard de l’ennemi, puisque le but est sa destruction. Comme l’analyse avec justesse Andreï Ilnitski : « Le but de la guerre d’un nouveau type est la destruction de la conscience propre, le changement du fondement mental et civilisationnel de la société de l’ennemi. »
Or, les élites globalistes conduisent bien une guerre mentale contre « les leurs » dans le cadre de cette guerre traditionnelle conduite en Ukraine contre la Russie. Ces élites se conduisent comme des parasites, qui vident le corps qu’ils colonisent de toute sa substance. C’est bien un changement de paradigme important, qui souligne à quel point ces élites considèrent les populations occidentales comme, finalement, leur ennemi aussi.
Dans cette logique, un choc psychique de grande ampleur doit être produit, afin de relancer le processus de soutien populaire en Occident à la guerre sur le front ukrainien. Cela n’y changera pas directement la situation, mais doit ouvrir la possibilité de modifier la configuration du conflit lui-même.
Jusqu’à présent et ce malgré une propagande de guerre intrusive en Occident, dans leur majorité les populations de ces pays ne sont pas prêtes à prendre les armes contre la Russie, ni ne ressentent véritablement de menace directe. La « menace russe » est surtout un slogan politico-médiatique répété en boucle, qui manque de réalité, de substance. D’ailleurs, même les « généraux de plateaux » et les dirigeants ne peuvent que parler d’une menace virtuelle, ils sont incapables d’expliquer en quoi concrètement la Russie présente un danger militaire pour la France ou tout autre pays occidental.
Il faut donc des victimes sacrificielles. Et des victimes ukrainiennes ne seraient pas suffisantes, puisque les populations occidentales y sont déjà habituées et que cela continuerait à circonscrire le conflit au front ukrainien, sans encore justifier une intervention directe atlantiste reconnue.
Or, les dirigeants français et britannique ne cessent de clamer leur volonté d’entrer directement en conflit contre la Russie... qui est censée, selon eux, être prête à les attaquer dans quelques années... ou plus... qui sait... mais il faut être prêt. Donc, dans leur logique renversée, il faut attaquer les premiers... sans être les agresseurs... puisqu’ils « défendent l’Ukraine ». Le miracle de la « pensée complexe » en action.
L’Allemagne s’y met aussi, sa remilitarisation lui redonnant le goût de sa « grandeur » passée et tragique pour l’Europe. Et le général Alexander Zolfrank de déclarer sans ciller que la Russie est prête à attaquer l’OTAN « dès demain » : « Il nous faut examiner les ressources dont dispose actuellement la Russie et ce qu'elle peut en faire. Sur cette base, la Russie pourrait lancer une attaque de faible envergure sur le territoire de l'OTAN dès demain. »
Hier est déjà aujourd’hui et le général attend toujours...
Une catastrophe nucléaire imputée à la Russie ?
Évidemment, on ne peut pas éternellement nourrir l’opinion publique d’une menace à ce point virtuelle, les gens finissent par se lasser. Il faut des victimes, en chair et en os. Comme sur le Maïdan en 2014, lorsqu’il a fallu recourir à des snipers géorgiens tirant des deux côtés, afin d’offrir les victimes sacrificielles et faire basculer la société ukrainienne dans le sang et la terreur. Comme le crash du MH17 a pu bloquer la libération du Donbass et geler le conflit avec les accords de Minsk, ce qui a donné le temps aux Atlantistes de militariser intensément la zone.
Une catastrophe nucléaire imputée à la Russie, avec des victimes de pays européens, aurait un double effet dans le cadre de cette guerre mentale... et militaire (dans sa dimension traditionnelle). D’une part, cela permettrait de matérialiser la « menace russe », qui sortirait alors de la virtualité. Ainsi, une reconfiguration du conflit avec en perspective une intervention directe des forces militaires de l’OTAN deviendrait plus réaliste. Le casus belli serait tout trouvé. D’autre part, cela exercerait une pression forte sur la Russie pour la conduire à « négocier », à rencontrer Trump, c’est-à-dire à accepter un cessez-le-feu, pour la remettre sur la voie des accords de Minsk. Et on peut compter sur ses « partenaires », ses « amis », comme Orban par exemple ou les Chinois aussi, pour exercer cette pression, qui sert les intérêts de Trump et des Globalistes.
Comme l’écrivait Gustave Le Bon dans « Premières conséquences de la guerre. Transformation mentale des peuples » : « Si l'intelligence a progressé dans le cours des âges, les sentiments gouvernant les hommes sont restés inchangés. La jalousie, la férocité, l’ambition et la haine n'ont pas d'époque. »
Ces élites atlantistes, qui occupent nos pays, en sont la parfaite illustration. Leur haine des hommes, leur ambition de pouvoir, leur férocité n’a pas de limites.
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