Attentat meurtrier dans une mosquée alaouite à Homs, les minorités syriennes de nouveau ciblées
© Getty ImagesHuit personnes ont été tuées dans un attentat contre une mosquée alaouite à Homs. L’attaque a été revendiquée par un groupe extrémiste sunnite visant les minorités. Elle ravive les craintes sécuritaires un an après la chute de l'ancien président syrien, Bachar el-Assad.
Au moins huit personnes ont été tuées le 26 décembre dans une explosion survenue dans une mosquée d’un quartier alaouite de la ville de Homs, au centre de la Syrie, selon les autorités. Dix-huit autres personnes ont été blessées.
L’attaque, perpétrée pendant la prière du vendredi, vise une nouvelle fois une minorité religieuse, dans un pays encore profondément marqué par 13 années de guerre civile et par le basculement politique intervenu fin 2024.
L’attentat a été revendiqué par un groupuscule extrémiste sunnite peu connu, Saraya Ansar al-Sunna. Dans un message diffusé sur Telegram, le groupe affirme que ses combattants ont fait exploser plusieurs engins et promet de poursuivre les attaques contre les « infidèles et apostats ».
La peur des minorités
Cette organisation avait déjà revendiqué un attentat suicide contre une église de Damas en juin dernier, qui avait fait 25 morts. Il s’agit du deuxième attentat majeur visant un lieu de culte fréquenté par des minorités depuis l’arrivée au pouvoir, il y a un an, d’une coalition de groupes islamistes.
Selon le ministère syrien de l’Intérieur, l’explosion a touché la mosquée Ali Ben Abi Taleb, située dans le quartier de Wadi al-Dahab. Un périmètre de sécurité a été immédiatement mis en place et une enquête a été ouverte. Les premières investigations indiquent que des engins explosifs avaient été placés à l’intérieur de l’édifice.
Des images publiées par l’agence Sana montrent un mur éventré, des traces noircies par l’explosion, ainsi que des tapis et des livres religieux éparpillés au sol.
La ville de Homs, majoritairement sunnite, compte plusieurs quartiers alaouites. Cette communauté, dont est issu l’ancien président Bachar el-Assad renversé en décembre 2024, vit dans la crainte depuis la prise de pouvoir par des groupes islamistes sunnites dirigés par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président par intérim. Les autorités syriennes ont dénoncé un « acte criminel lâche » visant à « semer le chaos » et assuré que les responsables seraient poursuivis.
Depuis la chute de l’ancien gouvernement, les violences contre les minorités se sont multipliées. En mars, plus de 1 700 personnes, majoritairement alaouites, avaient été tuées sur le littoral syrien lors d’affrontements, selon l’OSDH. En juillet, la province druze de Soueida avait également sombré dans des violences intercommunautaires meurtrières.
Malgré les promesses de réconciliation nationale, la sécurité des minorités demeure l’un des défis majeurs des nouvelles autorités, qui cherchent parallèlement à rassurer partenaires occidentaux et pays du Golfe afin d’attirer des investissements indispensables à la reconstruction du pays.