Lavrov et Kerry se rencontrent (encore) à Zurich pour des pourparlers sur la Syrie
Le ministre russe des Affaires étrangères et le secrétaire d'Etat américain se rencontrent ce mercredi 20 janvier à Zurich, en Suisse. Au programme, la lutte contre Daesh et le gouvernement de transition en Syrie, ainsi que la situation en Ukraine.
Les deux hommes, qui se rencontrent très fréquemment pour parler des grandes crises internationales, avaient convenu de se voir ce 20 janvier à Zurich à l'approche des possibles pourparlers de paix entre le régime syrien et des groupes d'opposition, sous l'égide de l'ONU, le 25 janvier à Genève.
La semaine dernière, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a assuré vouloir toujours entamer ces discussions.
US Secretary of State Kerry, Russian FM Lavrov meet ahead of Syria peace talks https://t.co/LBi9CyhEg9pic.twitter.com/oON44r68Yr
— DAILY SABAH (@DailySabah) 20 Janvier 2016
«Opposition modérée» et terroristes, où est la limite ?
Le gouvernement syrien s'est engagé à prendre part à ces discussions, mais les principaux groupes d'opposition sont encore dans l'expectative. Les Etats-Unis, eux, comptent sur la Russie, alliée de la Syrie, pour mettre sur pied une transition politique dans le pays, tout en reprochant à Moscou ses frappes qui toucheraient aussi l'opposition «modérée», mais sans cependant présenter de preuves.
A ce sujet, Moscou estime que, dans le conflit syrien, le terme «opposition» est trop vague, rappelant que des fractions islamistes terroristes sont également présents en son sein, telles que le front al-Nosra, branche de al-Qaïda.
Lire aussi : L’armée syrienne s’est emparée d’un bastion du Front al-Nosra à Lattaquié
C'est pourquoi le Kremlin assure qu'il s'engage à soutenir l'Armée Syrienne Libre, mais exige qu'une liste soit créée qui établit concrêtement les organisations terroristes et non-terroristes au sein de l'opposition. Cette liste n'a cependant toujours pas été établie pour l'instant.
Les Etats-Unis veulent toujours un départ d'Assad
Lors de sa visite à Moscou le mois dernier, John Kerry avait déclaré que le président syrien «aimante les terroristes», principale raison pour laquelle il ne peut pas rester au pouvoir dans le pays.
«Si vous voulez arrêter la guerre en Syrie, et nous le voulons nous aussi, si vous voulez combattre Daesh et arrêter la prolifération du terrorisme, vous devez résoudre le problème de la présence d’Assad au pouvoir. Cela ne veut pas dire que nous voulons changer tous les partis au pouvoir. Nous ne voulons pas de ça», avait alors ajouté le secrétaire d'Etat américain, en tentant d’éclaircir la position des Etats-Unis sur la question.
Début janvier, l'Associated Press avait révélé un document indiquant que l'administration américaine envisageait une démission du président syrien dans moins de vingt mois, «en mars 2017 au plus tard».
Selon elle, des élections présidentielles et législatives seraient alors organisées pour élire un nouveau chef de l'Etat et un nouveau parlement au cours du mois d'août 2017.
Néanmoins, ce scénario reste très hypothétique au vu de la situation actuelle en Syrie. Par ailleurs, Moscou et Téhéran ont particulièrement insisté sur le fait que le départ du dirigeant syrien ne pouvait être décidé que par le peuple syrien.
La coalition internationale, illégitime pour Damas
Washington a refusé toute création d'une coalition conjointe avec Moscou, accusée de privilégier l'apport d'une aide militaire à Bachar el-Assad à la lutte contre les terroristes de Daesh.
La Maison Blanche avait considéré tout soutien au président syrien comme étant «contre-productif» ajoutant que les Etats-Unis préféreraient que Moscou rejoingne la coalition internationale de Washington.
Par ailleurs, en Septembre dernier, juste avant que la Russie ne lance ses bombardements contre les positions de Daesh en Syrie, les autorités syriennes avaient qualifié d'«illégitime» la coalition anti-terroriste internatioanle menée par les Etats-Unis.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, avait déclaré, cité par RIA Novosti, que la coalition avait été crée sans l'accord du conseil de sécurité de l'ONU et était de ce fait illégitime du point de vue international.
Le conflit ukrainien également au menu
Quant à la situation en Ukraine, elle sera également discutée, Kiev et les rebelles des républiques populaires auto-proclammées de l'Est de l'Ukraine ayant convenu d'une nouvelle trêve à effet immédiat mercredi dernier.
Le dernier cessez-le-feu en vigueur, annoncé fin décembre, avait permis de considérablement réduire les violences dans l'est de l'Ukraine, mais celles-ci ont repris de manière sporadique depuis lors, faisant au moins cinq morts depuis le début de l'année.