Yémen : Moscou s'inquiète des conséquences humanitaires des bombardements de l'Arabie saoudite
Après le bombardement de la ville portuaire d'Al Hudaydah par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite le 10 mars, la Russie s'inquiète de la menace de pénurie alimentaire au Yémen et des risques d'exode massif de la population.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, a estimé que «le plan de bombardement intensif du plus grand port du Yémen soul[evait] de vives questions», ce lundi 13 mars. «Non seulement cela conduira à un exode massif de la population, mais cela coupera de fait la capitale de toute aide humanitaire et nourriture», a-t-elle ajouté.
Lendemain sanglant au #Yémen après un raid de la coalition arabe https://t.co/SQ9naump7jpic.twitter.com/QR8DksjULX
— RT France (@RTenfrancais) 11 mars 2017
Après avoir condamné fermement le bombardement du marché d'Al Hudaydah le 10 mars dernier qui a coûté la vie à 20 civils, Moscou redoute désormais que la coalition saoudienne ne s'en prenne aux installations portuaires. Ces dernières se révèlent vitales pour l’approvisionnement en nourriture et en médicaments de la capitale Sanaa ainsi que pour celui d'autres régions.
Citant les conclusions de l'ONU dans différents rapports quant à la situation humanitaire au Yémen, Maria Zakharova a qualifié celle-ci de «catastrophique». «Il s'agit de la plus grande crise humanitaire du monde à l'heure actuelle», a-t-elle asséné.
En février dernier, un rapport de l'ONU estimait qu'environ 10 000 personnes avaient perdu la vie au Yémen depuis le début de l'intervention saoudienne dans le pays. Le nombre de personnes en état de famine était estimé à 7 millions. Riyad est accusé de commettre des crimes de guerre par plusieurs ONG, notamment en raison de bombardements conduits sur des rassemblements de civils ou sur des zones résidentielles.