Pour l'Eglise orthodoxe russe, «le patriarcat de Constantinople s'est auto-détruit»
Le métropolite Hilarion, en charge de la diplomatie du patriarcat de Moscou, a annoncé le 15 octobre à Minsk que le patriarcat de Constantinople perdait son statut de coordinateur de l'orthodoxie universelle.
Au cours d’une conférence de presse organisée le 15 octobre à Minsk (Biélorussie), le métropolite Hilarion, chargé des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a affirmé que le schisme – né de la décision de Constantinople de reconnaître en Ukraine, une Eglise indépendante du patriarcat de Moscou – a provoqué de facto «une nouvelle réalité ecclésiale».
«Nous n'avons plus un seul centre de coordination pour l'Eglise orthodoxe, nous devons en être parfaitement conscients. Le patriarcat de Constantinople s'est auto-détruit», a-t-il déploré.
Et de poursuivre : «En envahissant le domaine canonique, […] en légitimant un schisme, le patriarcat de Constantinople a perdu le droit d'être nommé centre de coordination de l'Eglise orthodoxe.»
A l’issue d'un Saint-Synode de deux jours organisé le 11 octobre à Istanbul, le patriarche Bartholomée, titulaire du patriarcat de Constantinople, avait scellé la fin de 332 années de tutelle religieuse du patriarcat de Moscou dans le pays. Jusqu'à présent, le patriarcat de Kiev, autoproclamé après l'indépendance du pays en 1992, n'était reconnu par aucune Eglise orthodoxe dans le monde.
Pour le patriarcat de Moscou, ce «schisme» est le plus important depuis le XIe siècle, date de la scission de l'orthodoxie et du catholicisme.
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