Les Ukrainiens aux urnes pour la présidentielle, un comédien en tête des sondages
Le premier tour de l'élection présidentielle ukrainienne se tient ce 31 mars. Le président sortant Petro Porochenko ne part pas favori, devancé dans les sondages par le comédien Volodymyr Zelensky, néophyte en politique, aux positions surprenantes.
Les Ukrainiens se rendent aux urnes ce 31 mars pour le premier tour d'une élection présidentielle qui s'annonce particulièrement imprévisible. 39 candidats sont en lice – un record – parmi lesquels se détachent trois favoris.
Largement en tête, avec plus 25% des intentions de vote selon les derniers sondages, se trouve Volodymyr Zelensky, un comédien de 41 ans sans aucune expérience politique. Son principal fait d'arme politique se résume au rôle qu'il tient depuis trois ans dans une série télévisée à succès, Serviteur du peuple,où il joue un professeur d'histoire qui se retrouve malgré lui à la tête du pays.
L'acteur, qui n'a pas mené une campagne traditionnelle, préférant les spectacles aux meetings électoraux, doit en grande partie son ascension au désamour des électeurs ukrainiens face à des dirigeants éclaboussées par des scandales de corruption à répétition.
Les détracteurs du comédien l'accusent de n'être qu'une marionnette aux mains de l'oligarque Igor Kolomoïski, dont la chaîne de télévision a diffusé plusieurs de ses spectacles humoristiques la veille du scrutin. Ancien gouverneur de la région de Dniepropetrovsk et actionnaire principal de la plus grande compagnie pétrolière du pays, Igor Kolomoïski est un adversaire résolu du président ukrainien Petro Porochenko. Il a notamment financé le bataillon «Azov», une formation militaire de volontaires qui a été créée en début d’année 2014. Composés initialement des représentants de l’extrême droite et de radicaux proches du parti nationalise «Secteur droit», ce bataillon agissait indépendamment des décisions des autorités ukrainiennes, en luttant pour les intérêts de ses sponsors dans l’est du pays.
Porochenko, «absolument» confiant dans sa victoire
Le chef de l'Etat sortant Petro Porochenko suit à bonne distance avec environ 17% des intentions de vote, ce qui ne l'a pas empêché de se dire «absolument» confiant dans sa victoire lors de son dernier meeting de campagne à Lvov, bastion nationaliste dans l'ouest du pays. «Il faut encore un mandat présidentiel pour que les réformes deviennent irréversibles», a-t-il plaidé le 30 mars au cours d'un service religieux à Kiev, se plaçant en tant qu'artisan d'une adhésion future de l'Ukraine à l'UE et à l'OTAN.
En troisième position (13% des intentions de vote) se trouve un autre vétéran de la politique ukrainienne, l'ancien Premier ministre Ioulia Timochenko, qui a appelé à une «nouvelle stratégie» au sujet des régions de l'est contrôlée par les rebelles. Elle a aussi promis de diviser par deux les prix du gaz pour la population.
Point commun entre les trois candidats, ils militent tous pour un rapprochement avec les Occidentaux.
Les autorités ukrainiennes ont par ailleurs interdit aux observateurs russes de faire partie du dispositif de supervision et, dans ce qui constitue une décision inédite, ont décidé de ne pas ouvrir de bureaux de vote en Russie, privant du scrutin les électeurs ukrainiens qui y résident.
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