Trump menace de nouveau l'Europe de libérer les terroristes de l'EI si l'Europe ne les rapatrie pas
Le président des Etats-Unis a de nouveau enjoint à l'Europe de rapatrier «ses» djihadistes, faits prisonniers en Syrie, sous peine de les libérer. Une menace que le chef d'Etat avait déjà formulée en février dernier.
Donald Trump y tient : le 1er août, le président des Etats-Unis a de nouveau pressé l'Europe de rapatrier ses ressortissants djihadistes, faits prisonniers lors de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), menaçant de les libérer si les pays concernés n'acceptaient pas d'obtempérer.
«Nous avons des milliers de combattants de l'EI que nous voulons que l'Europe rapatrie. [...] S'ils ne les prennent pas, nous aurons probablement à les libérer en Europe.», a ainsi déclaré le président des Etats-Unis, dans une vidéo prise et relayée par le journaliste Aaron Rupar.
TRUMP: "We have thousands of ISIS fighters that we want Europe to take, and let's see if they take them. If they don't take them, we'll probably have to release them to Europe." pic.twitter.com/0ORZSccydJ
— Aaron Rupar (@atrupar) August 1, 2019
Lors d'une conférence de presse organisée le même jour, le coordinateur du contre-terrorisme au département d'Etat américain, Nathan Sales, avait lui aussi formulé cette demande. Estimant que les djihadistes détenus par les Forces démocratiques syriennes (FDS), l'alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, n'avaient pas renoncé à leur idéologie, il proclamait : «Nous avons tous pour obligation de les empêcher de revenir sur le champ de bataille.» Et de poursuivre : «La manière la plus efficace pour cela, c'est que leur pays d'origine rapatrie ses citoyens et les juge pour les crimes qu'ils ont commis.»
Le procureur adjoint de la justice chargé des affaires de sécurité nationale John Demers avait exprimé le même souhait au cours de la même conférence : «Nous espérons que les autres pays, y compris nos alliés et partenaires européens, assumeront eux aussi la responsabilité de leurs propres citoyens qui ont rejoint l'EI.»
Le 17 février dernier, Donald Trump avait déjà exhorté les pays européens à récupérer leurs ressortissants djihadistes. «Les Etats-Unis ont demandé au Royaume-Uni, la France, l'Allemagne [...] de reprendre plus de 800 combattants de l'Etat islamique que nous avons capturé et de les juger», écrivait-il alors sur Twitter, expliquant que dans le cas contraire, les Etats-Unis seraient «forcés de les libérer».
The United States is asking Britain, France, Germany and other European allies to take back over 800 ISIS fighters that we captured in Syria and put them on trial. The Caliphate is ready to fall. The alternative is not a good one in that we will be forced to release them........
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) February 17, 2019
Les FDS détiennent plus de 10 000 djihadistes dont 8 000 venus d'Irak et de Syrie et 2 000 étrangers venus de plus de 50 pays, y compris plusieurs centaines d'Européens, selon les chiffres donnés par le représentant spécial américain pour la Syrie James Jeffrey le 1er août.
L'administration semi-autonome kurde qui contrôle le nord-est de la Syrie refuse de juger les étrangers et réclame leur renvoi vers leurs pays d'origine. Mais les puissances occidentales se montrent globalement réticentes à leur retour, face à l'hostilité d'une partie de leurs opinions publiques.