Algérie : une des figures du mouvement de contestation relaxée par la justice
Un tribunal algérois a décidé ce 3 février de relaxer Samir Benlarbi, une des figures du Hirak, le mouvement de contestation. Accusé entre autres d'«atteinte à l'intégrité du territoire», il avait été placé en détention en septembre dernier.
Ce 3 février, le tribunal Bir Mourad Raïs (Alger) a décidé de relaxer Samir Benlarbi, une des figures du mouvement de contestation, le Hirak. Le parquet avait requis le 27 janvier trois ans de prison ferme et 50 000 de dinars (375 euros) à son encontre pour «atteinte à l’intérêt national» et «diffusion ou détention de publication portant atteinte à l’intérêt national». Incarcéré depuis le 17 septembre dernier, il a été libéré quelques heures après l'annonce du verdict.
«Les poursuites engagées à l’encontre de Samir Benlarbi étaient des poursuites de nature politique et n’étaient pas fondées aussi bien sur le plan des faits que du droit», a estimé dans un communiqué cité par TSA Algérie, Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) et membre d'un collectif d'avocats pour la défense de Samir Benlarbi.
لحظة خروج الناشط #سمير_بلعربي من سجن الحراش بعد تبرئته pic.twitter.com/YHB8DVuTqW
— EL BILAD - البلاد (@El_Bilade) February 3, 2020
Abdelmadjid Tebboune toujours confronté à la colère de la rue
Assimilé par les manifestants à un responsable politique issu d’un système honni, le nouveau président Abdelmadjid Tebboune assure vouloir instaurer un dialogue avec ses détracteurs. En signe d'apaisement, il a annoncé, dès son investiture, plusieurs réformes de la Constitution censées prévenir les «dérives autocratiques».
Il a entamé dans la foulée des consultations afin notamment de recueillir l'analyse de plusieurs personnalités politiques sur la situation actuelle dans le pays. A cet égard, il a déjà reçu l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour ou encore le leader du mouvement Jil Jadid, Sofiane Djilali, tous deux critiques à l'égard du pouvoir, et qui avaient refusé de prendre part au scrutin présidentiel.
Ce geste est néanmoins jugé insuffisant pour de nombreux Algériens qui, à l'occasion de la 50e semaine du mouvement le 31 janvier, ont battu le pavé de plusieurs villes d'Algérie pour exiger, notamment, la libération de l'ensemble des contestataires en prison. Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), au 27 janvier, 94 personnes détenues issues du mouvement ont été libérées au cours de ces dernières semaines, mais 124 restent toujours en prison.
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