Hong Kong : des médias chinois dénoncent le passage à tabac d'un avocat par des manifestants
- Avec AFP
Lors d'une manifestation pour dénoncer un projet de loi du pouvoir central chinois jugé «liberticide», des manifestants hongkongais s'en sont pris à un avocat. Une scène d'une rare violence qui a été vivement dénoncée par plusieurs médias chinois.
Des médias chinois se sont insurgés contre le passage à tabac par des manifestants hongkongais, d'un avocat dans l'ex-colonie britannique, une scène qui a été filmée et également condamnée par le Barreau de Hong Kong.
Des milliers de personnes ont envahi le 24 mai les rues de Hong Kong pour dénoncer un projet de loi du pouvoir central chinois jugé liberticide, entraînant une vive riposte de la police anti-émeute, et des heurts qui n'avaient plus été vus depuis des mois dans l'ancienne colonie britannique. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a par ailleurs montré un homme, le visage en sang, frappé à coups de pieds et de parapluies par plusieurs manifestants. Hu Xijin, rédacteur en chef du tabloïd chinois Global Times, a repris la vidéo sur Twitter, commentant : «Voyons à quoi ressemble la démocratie hongkongaise soutenue par Washington.»
Let's see what the Washington-backed Hong Kong democracy really looks like. The man beaten in the video is a lawyer named Chan Tze-chin. He was attacked by the rioters because he did not support them on the street today. Hong Kong must rebuild the rule of law. pic.twitter.com/FoecukX0bA
— Hu Xijin 胡锡进 (@HuXijin_GT) May 24, 2020
L'association du Barreau hongkongais a annoncé que la victime était un de ses membres, et avait été emmenée à l'hôpital. L'organisme a également commenté : «Toute forme de violence, qui est une atteinte à l'Etat de droit, doit cesser immédiatement.»
Des médias hongkongais font état d'une dispute entre la victime et les manifestants qui étaient en train d'ériger des barricades de fortune.
Les militants anti-Pékin voient dans le projet de loi sur la sécurité nationale une remise en cause du statut semi-autonome accordé à la région depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Elle prévoit notamment que la région se dote d’une loi interdisant «la trahison, la sécession, la sédition [et] la subversion».
Pourtant, cette loi sur la sécurité nationale est pourtant prévue dans l’article 23 de la «Loi fondamentale», servant depuis plus de 20 ans de constitution à Hong Kong, mais les militants anti-Pékin redoutent l’emprise que le pouvoir central pourrait exercer sur l'enclave.
De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, repris par l’AFP, avait appelé le 24 mai à une application «sans le moindre délai» de cette loi qui, selon lui, n’aura «pas d’influence sur le haut degré d’autonomie de Hong Kong, ni les droits, les privilèges et les libertés des habitants, ni les droits et intérêts légitimes des investisseurs étrangers».
«Les actes violents et terroristes continuent à monter et des forces étrangères se sont profondément et illégalement ingérées dans les affaires de Hong Kong», avait-il ajouté.