Origine des explosions à Beyrouth : le chef des douanes évoquerait une faute de la direction du port
Deux explosions ont ravagé le port de Beyrouth et ses environs, faisant de nombreuses victimes. Le directeur des douanes aurait reproché à la direction du port le stockage d'une cargaison de nitrate d'ammonium à côté d'un entrepôt de feux d'artifice.
2 750 tonnes d'un composant explosif stockées à côté d'un entrepôt de feux d'artifice ?
Il y avait effectivement un entrepôt de feux d'artifice à côté de l’entrepôt de nitrate d’ammonium qui a explosé
Au lendemain de la double explosion meurtrière qui a eu lieu dans le port de Beyrouth, «Badri Daher, directeur des douanes, a assuré aux médias, mercredi matin, qu'il y avait effectivement un entrepôt de feux d'artifice à côté de l’entrepôt de nitrate d’ammonium qui a explosé», a rapporté ce 5 août l'Orient le jour. «Il a fait assumer la responsabilité du drame à la direction du port», a précisé le quotidien francophone libanais.
La veille, le gouvernement a pointé du doigt une cargaison de nitrate d'ammonium stockée «sans mesures de précaution» dans le port. «Il est inadmissible qu'une cargaison de nitrate d'ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C'est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire», avait en effet déclaré le 4 août au soir le Premier ministre Hassan Diab devant le Conseil supérieur de défense qui a tenu une réunion d'urgence, comme l'a rapporté l'AFP.
Le nitrate d'ammonium, un engrais chimique et également composant d'explosifs, est à l'origine des explosions de Beyrouth. Comme le note l'AFP, il s'agit d'un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés, et qui a causé plusieurs accidents industriels, dont l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001.
La détonation n'est possible qu'avec une contamination par une substance incompatible ou une source intense de chaleur. Et le stockage doit donc suivre des règles pour isoler le nitrate d'ammonium de liquides inflammables comme l'essence, de liquides corrosifs, de solides inflammables ou encore de substances qui dégagent une chaleur importante, parmi d'autres interdits, selon une fiche technique du ministère français de l'Agriculture.
Les deux gigantesques explosions au port de Beyrouth qui ont dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise ont fait au moins 103 morts et plus de 4 000 blessés, selon la Croix Rouge libanaise et le ministre de la Santé. «Jusqu'ici, plus de 4 000 personnes ont été blessées et plus de 100 ont été tuées. Nos équipes poursuivent leurs recherches et opérations de secours dans les zones environnantes», a ajouté l'organisation dans un communiqué publié dans la matinée du 5 août.