Affaire Navalny : Moscou attend toujours les éléments de Berlin, déplore Peskov
Le Kremlin a expliqué que l'affaire Navalny devait respecter les procédures de la justice russe et que les éléments trouvés par Berlin devaient faire l'objet de vérifications en vue de l'ouverture éventuelle d'une enquête pour empoisonnement.
En conférence de presse ce 11 septembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné que le cas d'Alexeï Navalny faisait l'objet de vérifications dans le cadre des procédures traditionnelles de la justice russe. Il a par ailleurs souligné que les éléments brandis par Berlin, selon qui l'opposant a été victime d'une tentative d'empoisonnement, devaient faire l'objet d'une vérification en Russie afin qu'une enquête sur ces faits puisse éventuellement être ouverte.
«Nous avons répété à plusieurs reprises que de facto, des vérifications sont effectuées dans le cadre d’une procédure de vérifications préalables à l’enquête. Nos autorités enquêtent sur l'incident», a-t-il expliqué.
Il a également noté qu'il était impossible, conformément au fonctionnement de la justice russe, que cette affaire soit classée criminelle uniquement sur la base des analyses réalisées par l'Allemagne : «Ceci est légalement impossible. Il y a des procédés de vérification, nos unités travaillent, elles ont des questions.» «Nous espérons que nous allons recevoir les informations de nos collègues allemands, cela aidera à avancer», a-t-il encore fait savoir.
Alors que de nombreux pays occidentaux haussent le ton envers les autorités russes, Dmitri Peskov s'est agacé : «Nous n'apprécions pas quand les autres pays nous dictent quelles procédures juridiques [nous devons réaliser], à quel moment et sur quelle base nous devons commencer nos procès.»
Plus tôt dans la journée, Moscou a fait savoir qu'il allait adresser une demande à l'Allemagne afin de pouvoir interroger Alexeï Navalny aux côtés d'enquêteurs allemands. De son côté, le parquet de Berlin, cité par l'agence Tass, a fait savoir qu'il ne pouvait transférer des informations aux autorités russes qu'avec le consentement de Navalny.
Selon les autorités allemandes, l'opposant russe Alexeï Navalny a été empoisonné par un agent neurotoxique de type Novitchok, un agent chimique d'origine soviétique. Suite à cela l'Union européenne a appelé le gouvernement russe à «faire tout son possible pour mener une enquête approfondie sur ce crime en toute transparence», ajoutant qu'elle se réservait le droit de prendre les «mesures appropriées» dans le cas contraire. La position allemande repose sur les analyses effectuées par les médecins allemands, alors que les médecins russes d'Omsk et de Moscou affirment de leur côté qu'aucune trace d'empoisonnement n'a été retrouvée.