Burkina Faso : Le président sortant Roch Marc Christian Kaboré réélu dès le premier tour
- Avec AFP
Le président sortant Roch Marc Christian Kaboré a été réélu dès le premier tour avec 57,87% des suffrages à la tête du Burkina Faso pour un deuxième mandat, a annoncé jeudi le président de la Commission électorale indépendante (Céni).
Les Burkinabè étaient appelés à élire leur prochain président ainsi que les 127 députés de l'Assemblée nationale, le 22 novembre dernier. Selon Newton Ahmed Barry, président de la Commission électorale indépendante (Céni), c'est donc Roch Marc Christian Kaboré, le président sortant, qui a été réélu dès le premier tour (57,87% des suffrages) à la tête du Burkina Faso pour un deuxième mandat.
«M. Kaboré, Roch Christian Marc, avec 57,87% des suffrages est déclaré élu provisoirement dès le premier tour comme président du Faso», a affirmé Newton Ahmed Barry. Eddie Komboïgo, candidat du parti de l'ancien président Blaise Compaoré, arrive deuxième avec 15,48% des voix devant Zephirin Diabré (12,46%), considéré comme le chef de l'opposition jusque là.
Selon les chiffres donnés par la Céni cités par l'AFP, le Corps électoral a été ramené de 6 490 662 à 5 893 400 en raison de la non-ouverture de quelque 1 300 bureaux de vote à cause de l'insécurité liée aux groupes djihadistes. 800 autres bureaux, qui auraient dû ouvrir, sont fermés.
Le clan présidentiel avait prédit, comme en 2015, une victoire au premier tour de ce scrutin considéré comme le plus ouvert de l'histoire du Burkina qui a connu de multiples coups d'Etat depuis son indépendance.
Sans fournir de preuves, l'opposition avait affirmé samedi qu'une «fraude massive» était en préparation, menaçant de ne pas reconnaître «des résultats entachés d'irrégularité».
«Il est absolument inconcevable après avoir parcouru tout le Burkina Faso de penser avoir un parti gagnant dès le premier tour», avait notamment indiqué monsieur Diabré.
Les éventuels recours doivent être déposés au Conseil constitutionnel ou le Conseil d'Etat dans les sept jours à compter de l'annonce des résultats. Le Conseil constitutionnel ou le Conseil d'Etat doivent proclamer les résultats définitifs dans les quinze jours qui suivent l'expiration du délai imparti pour les recours.
Le président Kaboré a tenu un discours rassembleur dès l'annonce de sa victoire, lançant des appels du pied à l'opposition.
«Dans une élection, il y a un vainqueur et des gens qui ont perdu. Mais cela ne doit pas nous détourner du fait que nous sommes tous des Burkinabè aspirant à construire ensemble un Burkina Faso meilleur pour l'ensemble des populations», a-t-il dit, promettant une «concertation permanente» et «d'être le président de tous les Burkinabè, sans exception».
Violences djihadistes et conflits intercommunautaires
Le Burkina Faso est en proie depuis 2015 à des enlèvements et attaques terroristes. Une douzaine de groupes djihadistes y agissent, affiliés à Al-Qaïda ou à Daesh. Le 15 janvier 2016, un attentat contre l'hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino à Ouagadougou a fait 30 morts, majoritairement des Occidentaux.
Depuis cinq ans, les violences djihadistes entremêlées à des conflits intercommunautaires ont fait plus de 1 200 morts et plus d'un million de déplacés. En raison de l'insécurité, des pans entiers du pays restent inaccessibles.