Le chef de l'ONU veut «éviter à tout prix une guerre froide» entre la Chine et les Etats-Unis
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est notamment revenu sur le récent accord de vente de sous-marins à l'Australie, symbole selon lui de la «relation complètement dysfonctionnelle entre la Chine et les États-Unis».
Dans un entretien accordé à l'agence Associated Press le 20 septembre, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a mis en grade contre une nouvelle guerre froide potentielle, demandant à la Chine et aux États-Unis de rétablir leur «relation complètement dysfonctionnelle», avant l'assemblée générale de l'ONU qui doit se tenir du 21 au 27 septembre.
Malheureusement, aujourd'hui, nous n'avons qu'une confrontation
Antonio Guterres a appelé les deux grandes puissances à coopérer sur le climat et négocier sur le commerce et les questions technologiques, en dépit des différends politiques persistants concernant les droits de l'homme, l'économie, la cybersécurité et la souveraineté en mer de Chine méridionale.
«Malheureusement, aujourd'hui, nous n'avons qu'une confrontation», a déclaré le Portugais, selon qui il faut «rétablir une relation fonctionnelle entre les deux puissances». Une nécessité, a-t-il estimé, «pour résoudre les problèmes de vaccination, de changement climatique et de nombreux autres défis mondiaux qui ne peuvent être résolus sans des relations constructives au sein de la communauté internationale et en particulier parmi les superpuissances».
«Nous devons éviter à tout prix une guerre froide qui serait différente de la précédente, et probablement plus dangereuse et plus difficile à gérer», a-t-il prévenu, soulignant notamment que l'accord entre les États-Unis et le Royaume-Uni pour fournir à l'Australie des sous-marins à propulsion nucléaire afin qu'ils puissent opérer sans être détectés en Asie «n'est qu'une petite pièce d'un puzzle plus complexe», à savoir la «relation complètement dysfonctionnelle entre la Chine et les États-Unis».
La Chine avait vivement réagi le 16 septembre, qualifiant l'acquisition de ces sous-marins d'«extrêmement irresponsable» et menaçant notamment la stabilité dans la région indo-pacifique. Elle a aussi pointé le fait que ce contrat remettait en cause les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire.