«Même les triples vaccinés sont susceptibles de transmettre le Covid», rappelle le PDG de BioNTech
Le PDG de BioNTech a rappelé une évidence: les vaccinés transmettent le virus. Il a par ailleurs estimé «très probable» une perte d'efficacité du produit. Selon une étude, l'efficacité du vaccin tombe à 25% dans les trois mois qui suivent la 3e dose.
Dans un entretien accordé au Monde, et publié le 20 décembre, Ugur Sahin, le PDG de BioNTech – l’entreprise allemande à l’origine du vaccin à ARN messager produit avec Pfizer – a livré son analyse concernant l'efficacité de son produit face au variant Omicron.
Affirmant que, selon les données préliminaires en provenance du Royaume-Uni, le vaccin de son entreprise serait efficace à environ 70 % après la troisième dose (contre 20 % à 40 % après la deuxième dose), Ugur Sahin a toutefois reconnu qu'une perte d'efficacité du produit avec le temps était «très probable». Le Monde note ainsi qu'une équipe allemande a récemment fait état d’une baisse très rapide de l’efficacité, même après trois doses. Après trois mois, celle-ci retombait à 25 %.
Il faudra «tester» les vaccinés, selon Ugur Sahin
Sans contester le fond de cette assertion, Ugur Sahin a simplement estimé qu'il était nécessaire de «mesurer la rapidité» de cette perte d'efficacité. «Je ne fonderai pas de prévisions sur des données préliminaires en laboratoire mais sur des données en vie réelle, qui sont bien plus appropriées», a-t-il ajouté.
Le chef d'entreprise a par ailleurs rappelé un élément essentiel qui vient s'opposer frontalement à la logique des pass sanitaires ou vaccinaux imposés dans de nombreux pays : «Nous devons être conscients que même les triples vaccinés sont susceptibles de transmettre la maladie, et qu’il va falloir les tester, surtout dans l’entourage de personnes vulnérables.» «Le variant Omicron devenant dominant, les mesures de protection resteront essentielles, en particulier cet hiver. Sinon nous ne serons pas en mesure de maîtriser l’expansion rapide de ce nouveau variant», a ainsi soutenu Ugur Sahin.
Le PDG de BioNTech a également jugé que la protéine spike devait rester la «cible essentielle» des injections : «C’est une cible essentielle qui ne peut pas être remplacée. Ce que nous sommes en train d’évaluer, c’est l’ajout d’autres cibles, situées ailleurs sur le virus. BioNTech poursuit actuellement des travaux de recherche fondamentale sur différents types de vaccins.»