«Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel», avertit l'OMS
- Avec AFP
Le directeur de l'Organisation mondiale de la santé a mis en garde, au cours d'un point de presse tenu le 22 décembre à Genève, contre l'illusion selon laquelle il suffirait d'administrer des doses de rappel pour mettre fin à la pandémie de Covid-19.
«Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel», a déclaré le 22 décembre Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au cours d'un point de presse tenu à Genève. A quelques jours des fêtes de fin d'année, il a insisté sur le fait que «les rappels ne sont pas un feu vert pour célébrer comme on l'avait prévu».
Aucun pays pauvre n'a encore introduit de programme de rappel
«Des programmes de rappel sans discernement ont toutes les chances de prolonger la pandémie, plutôt que d'y mettre fin, en détournant les doses disponibles vers les pays qui ont déjà des taux de vaccination élevés, offrant ainsi au virus plus de possibilités de se répandre et de muter», a expliqué Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le directeur de l'OMS a souligné que «la très grande majorité des hospitalisations et des morts sont des gens qui ne sont pas vaccinés, pas des gens qui n'ont pas eu de dose de rappel». Tout en réaffirmant que «les vaccins restent efficaces contre les variants Delta comme Omicron».
Selon le comité des experts de l'OMS en matière de politique vaccinale (SAGE), au moins 126 pays ont déjà donné des instructions en vue de l'injection d'une dose de rappel ou d'une vaccination supplémentaire (des enfants par exemple), et 120 d'entre eux ont déjà entamé les campagnes en ce sens. Il s'agit en grande majorité de pays riches ou à revenu moyen alors qu'«aucun pays pauvre n'a encore introduit de programme de rappel», souligne le SAGE dans un communiqué diffusé le 22 décembre après-midi.
L'OMS, qui souhaite mettre fin à la pandémie en 2022, a appelé à de nombreuses reprises à lutter contre les inégalités vaccinales à l'échelle mondiale. Un objectif partagé par l'Organisation des nations unies : son chef, Antonio Guterres, avait appelé le 16 décembre à un «engagement total des Etats membres, en particulier ceux qui disposent de capacités de production de vaccins ou d'approvisionnements importants», affirmant que «l'iniquité vaccinale donne aux variants un laissez-passer».