L'OTAN n'est «pas prête» à répondre aux préoccupations russes, regrette Poutine auprès de Johnson
Lors d'un entretien téléphonique ce 2 février avec le Premier ministre britannique, le président russe a regretté que l'OTAN ne réponde pas aux inquiétudes de son pays en matière de sécurité. Des propos faisant écho à d'autres tenus la veille.
«L’OTAN [n'est] pas prête à répondre de manière adéquate aux préoccupations raisonnables russes mais se cache derrière la prétendue politique des portes ouvertes de l’Alliance qui contredit le principe fondamental de l’indivisibilité de la sécurité» : c'est un des propos qu'a tenus le chef d'Etat russe Vladimir Poutine au chef du gouvernement britannique Boris Johnson, lors d'un entretien téléphonique ce 2 février, selon un communiqué par le Kremlin.
La veille déjà, le président russe avait déclaré qu'il était «clair» que l'Occident avait «ignoré» les préoccupations russes en matière de sécurité.
De son côté, un porte-parole du Premier ministre britannique a rapporté ce 2 février que Boris Johnson et Vladimir Poutine s'accordaient sur la nécessité d'appliquer un «esprit de dialogue» face aux tensions actuelles autour de l'Ukraine, afin de «trouver une résolution pacifique».
Le 1er février, depuis Kiev, le chef du gouvernement britannique – par ailleurs empêtré dans un scandale dans son pays – avait jugé «vital» que Moscou «recule et choisisse la voie de la diplomatie», avertissant qu'une intervention militaire en Ukraine serait «un désastre pour la Russie et pour le monde».
Depuis plusieurs semaines, les Etats-Unis et certains de leurs alliés accusent la Russie d'envisager une invasion de l'Ukraine, ce que Moscou dément catégoriquement. Les autorités russes font quant à elles connaître leurs inquiétudes face à l'extension de l'OTAN vers l'Est et à la perspective de la livraison de certains armements à l'Ukraine, son voisin.
Sécurité en Europe : des propositions russes toujours sans réponse
Dans ce contexte, Moscou a adressé en fin de l'année dernière aux Etats-Unis et à l'OTAN des propositions de traités, visant à garantir sa sécurité et à parvenir à une désescalade en Europe.
Ces propositions russes prévoient notamment un renoncement de l'organisation militaire à tout élargissement à l'Est et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide. Par la suite, la diplomatie russe a précisé que Moscou demandait un retrait des troupes étrangères de l'OTAN de certains pays d'Europe (parmi lesquels la Roumanie et la Bulgarie), afin de «revenir à la configuration de 1997 sur le territoire des pays qui n’étaient pas membres de l’OTAN à cette date».
Les Occidentaux ont refusé jusqu'alors ces exigences russes, invoquant le caractère défensif de l'organisation militaire, d'une part, et la souveraineté des Etats devant rester libres de choisir leurs alliances, d'autre part. Or, la Russie affirme que les Occidentaux avaient promis verbalement à Moscou à la fin de la guerre froide de ne jamais étendre l'organisation militaire menée par Washington, ce qui s'est néanmoins produit avec les élargissements successifs de l'Alliance atlantique aux pays de l'ancien bloc communiste.