«Soumission politique» : L'OTAN «impose» une nouvelle guerre froide, selon la diplomatie russe
Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Washington utilise l'OTAN pour imposer une nouvelle guerre froide dans le but de maintenir son leadership sur un monde unipolaire. Et ce au détriment économique et financier de ses propres alliés.
«La guerre froide s'est terminée lorsque l'Union soviétique s'en est retirée. Nous ne voulons pas de retour à la guerre froide. C'est l'OTAN qui nous l'impose» : interrogé par le journal ruse Argoumenty i Fakty ce 5 juillet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko a explicité son analyse de la dégradation des relations russo-occidentales.
Maintenir le leadership américain dans le monde et en reporter les coûts économiques et financiers sur ses alliés, en obtenant leur soumission politique et militaire
Rappelant que Moscou n'avait pas d'objectif impérialiste, n'installait pas de bases aux quatre coins du monde ni n'encerclait les pays de l'OTAN avec ses troupes, le diplomate a mis Washington face à ses propres actions. «Les Etats-Unis, pour un certain nombre de raisons, ont vraiment besoin de cette confrontation maintenant, et Washington la reconstitue, en utilisant l'OTAN comme un outil pour mettre en œuvre ses propres projets géopolitiques», a-t-il estimé.
Pour Alexandre Grouchko, les projets des Etats-Unis sont simples : «Maintenir le leadership américain dans le monde, maintenir un monde unipolaire et en reporter les coûts économiques et financiers sur ses alliés, en obtenant leur soumission politique et militaire». A en croire le diplomate, la confrontation va donc se poursuivre, notamment parce que la Russie «ne ne jouera pas selon les règles qui lui sont imposées».
Concernant l'adhésion à l'OTAN de la Suède et la Finlande, Alexandre Grouchko a noté qu'elle ne constituait pas une surprise en soi étant donné que les pays participaient de manière active aux programmes de partenariat de l'OTAN, «qui visent à amener les pays participants à coopérer étroitement avec l'organisation et, plus tard, à adhérer à l'Alliance».
«Des exercices ont été menés sur leurs territoires, la coordination a été assurée au niveau gouvernemental, et des officiers des deux pays étaient présents dans les états-majors de l'OTAN», a-t-il fait remarquer, notant que l'Alliance atlantique faisait de même «avec d'autres pays qui l'intéressent». «Ces Etats sont mis au niveau des normes de l'Alliance à l'aide des programmes de partenariat, ils sont inclus dans le système de planification militaire pour que, quand le moment sera favorable pour l'admission de nouveaux membres, cela se fasse aussi rapidement que possible», a conclu le diplomate.
Réagissant à l'adhésion de la Suède de la Finlande à l'OTAN, le président russe avait expliqué que cela ne posait aucun problème à la Russie, notant que Moscou n'avait aucun différend avec ces pays : «Si c'est ce qu'ils veulent, qu'ils le fassent.» Mais le chef d'Etat avait souligné qu'en cas de déploiement d'infrastructures militaires dans les deux pays nordiques, Moscou apporterait une réponse symétrique.