Trump deviendra-t-il un président de guerre après avoir raté le prix Nobel de la paix ?

Trump deviendra-t-il un président de guerre après avoir raté le prix Nobel de la paix ? Source: Gettyimages.ru
Donald Trump.
Suivez RT en français surTelegram

Le dirigeant américain privilégiera-t-il l’intervention militaire à une diplomatie prudente, après avoir été snobé par le Comité du prix norvégien ? L'analyse de Robert Bridge, écrivain et journaliste américain, auteur de Minuit dans l’Empire américain : Comment les entreprises et leurs serviteurs politiques détruisent le rêve américain.

Alors que les conflits mondiaux continuent de couver à travers la planète, il reste à voir si le dirigeant américain optera pour une intervention militaire plutôt que pour une diplomatie prudente, après avoir été snobé par le Comité du prestigieux prix norvégien.

Les élites mondiales, qui n’ont jamais été des grands fans de l’Homme Orange, attendent désormais les répercussions, après avoir refusé au président américain le très convoité prix Nobel de la paix. Au lieu de cela, le Comité Nobel a décerné la plus haute distinction à la chef de l’opposition María Corina Machado pour ses efforts visant à renverser le président vénézuélien Nicolás Maduro, un fervent socialiste qui détient le pouvoir depuis 2013.

Dès que Machado a été déclaré vainqueur, les partisans de MAGA se sont attelés à leur devoir de combat, critiquant la décision. Et on dirait qu’ils ont eu raison. Après tout, le prix Nobel de la paix, fondé en 1895 en hommage au philanthrope Alfred Nobel, doit être décerné à « la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la création et à la promotion de congrès pour la paix ». Peut-être que cela revient à accorder à Machado beaucoup plus d’éloges qu’elle ne le mérite. Et comme Trump ne nous laissera jamais l’oublier, il est au moins partiellement responsable de la fin de six ou sept guerres, dont deux ont conduit à des affrontements insolubles au Proche-Orient et vieux de plusieurs décennies. Quoi que l’on puisse dire sur le dirigeant américain, ce sont des réalisations considérables.

Pourtant, les détracteurs de Trump se contentent de ricaner et de minimiser tous ses efforts. Par exemple, lors de la guerre des 12 jours entre Israël et l’Iran, ils rappellent que Washington était partie prenante dans ce conflit, bombardant trois sites nucléaires iraniens, tandis que le cessez-le-feu précaire entre Israël et le Hamas est arrivé trop tard pour être pris en considération. Pendant ce temps, les hostilités fratricides entre la Russie et l’Ukraine, un affrontement que Trump se vantait de pouvoir régler en « vingt-quatre heures », continuent de traîner en longueur. Quant aux autres cessations des hostilités auxquelles Trump a contribué, elles sont pour la plupart trop confuses pour être prises en compte.

Autrement dit, il semble qu’Oslo se livre à des jeux politiques avec sa prestigieuse récompense et ce n’est certainement pas la première fois. Qui pourrait oublier qu’en 2009, le prix Nobel de la paix a été attribué au président américain Barack Obama, simplement parce qu’il n’était pas George W. Bush ? Lors de son allocution à Oslo, le 10 décembre 2009, le premier président noir des États-Unis a exprimé sa propre perplexité face à l’obtention de ce prix : « Mais le problème le plus profond peut-être qui entoure l’attribution de ce prix a trait au fait que je suis le commandant en chef d’une nation engagée dans deux guerres. » Mais là encore, Alfred Nobel était l’inventeur de la dynamite et donc indirectement responsable de la mort de millions de personnes à travers le monde, alors allez comprendre.

En tout cas, la Norvège se prépare à affronter un ouragan baptisé « colère de Trump ».

« J'imagine déjà les titres : Donald Trump déclare la guerre à la Norvège pour ne pas lui avoir décerné le prix Nobel de la paix », a ironisé un commentateur sur le réseau social X.

Le camouflet infligé à Trump par les cinq membres du comité Nobel, nommés par le Parlement norvégien, intervient alors qu’Oslo espère conclure un accord avec Washington. La ministre norvégienne du Commerce, Cecilie Myrseth, se trouve actuellement au Capitole afin d’essayer d’alléger les droits de douane américains de 15 % qui touchent ses exportations. Si le dirigeant américain, connu pour sa sensibilité, est sérieux dans son intention de se venger de la Norvège, il pourrait appeler d’autres pays à refuser d’acheter du gaz ou du pétrole norvégien, ou encore à limiter leurs contacts officiels avec Oslo.

L’administration Trump pourrait également exiger davantage de contributions à l’OTAN. La Norvège dispose cependant d’une marge de manœuvre au cas où Trump déciderait de se venger. Elle dispose d’un fonds souverain, évalué à deux mille milliards de dollars, dont 40 % sont investis sur les marchés américains — un chiffre qui ne manquerait pas d’intéresser n’importe quel homme d’affaires.

Une chose reste toutefois absolument certaine : Trump, démagogue, populiste et partisan de l’« Amérique d’abord », est la bête noire de l’ordre mondialiste et pour cette raison, n’a jamais été considéré comme un véritable candidat au prix Nobel de la paix. Reste à voir si l’auteur de L’Art de la négociation effectuera un virage à 180 degrés et lancera une série d’opérations militaires qui ne se limiteront pas aux rues de Portland ou de Chicago.

Pour l’heure, le « voisinage immédiat » semble très attrayant pour Trump. Le 1er septembre, la marine américaine a effectué une frappe aérienne contre un navire vénézuélien, tuant une dizaine de trafiquants de drogue présumés à bord. Reste à savoir si nous assistons à la renaissance sanglante de la doctrine Monroe, d’une appropriation éhontée des ressources, ou des deux. Il n’est pas passé inaperçu que Trump a renommé le département de la Défense en département de la Guerre à peu près au même moment, alors que le chef du Pentagone, Peter Hegseth, réunissait 800 hauts gradés à Washington pour une conférence sur les généraux en surpoids en uniforme. Était-ce un avertissement à peine voilé de Donald Trump, indiquant qu’il pourrait se transformer en président de guerre en un clin d’œil ? Le monde pourrait bien découvrir que rien n’est plus à craindre que l’Homme Orange méprisé.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix