Il existerait déjà plus de 650 territoires perdus de la République où l’échec scolaire se transforme en délinquance, puis en réseaux et en planques pour la cinquième colonne de l’islamisme.
Dimanche dernier, à l’heure où commençaient à sonner les cloches de Pâques, Patrice Kanner, le ministre de la Ville, a fait entendre une autre musique alors qu’il était invité d’Europe et d’I-Télé. Il a tout simplement déclaré qu'il existait en France, une centaine de quartiers similaires à celui de Molenbeek. Des propos qui ont fortement déplu dans son camp. Julien Dray, conseiller régional socialiste d'Ile-de-France, a aussitôt appelé à ne pas céder à des formules faciles qui «stigmatisent». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a lui aussi pris ses distances avec les propos du ministre de la Ville, évoquant «des poches», «des immeubles» et «des rues» présentant des «problèmes» similaires à Molenbeek, mais «pas de quartiers» entiers. Seul le député Les Républicains Eric Ciotti s’est retrouvé sur la même longueur d’ondes que le ministre de la Ville en formant le vœu que la France ne devienne pas «un gigantesque Molenbeek».
Droite comme gauche, depuis quarante ans, ont cédé à un triste déni de réalité concernant ces «territoires perdus»
Il y a un an, il aurait été parfaitement impossible de parler d’une centaine de quartiers français similaires à celui de Molenbeek. Et c’est tout le mérite du ministre socialiste de la Ville, issu de la Région Nord-Pas de Calais d’avoir accepté de regarder les choses en face au risque de susciter une vive polémique. Déjà les démographes ou les essayistes comme Nicolas Baverez qui pointent du doigt depuis des années les 650 territoires perdus de la République où les policiers, les gendarmes, les pompiers ou les ambulanciers n’ont plus la possibilité d’entrer, se font régulièrement insulter par tous les thuriféraires de la politique de la ville qui pensent qu’il suffit de déverser des milliards d’euros sur ces quartiers pour y régler les problèmes.
Droite comme gauche, depuis quarante ans, ont cédé à un triste déni de réalité concernant ces «territoires perdus». Ils ont cru que les problèmes se régleraient en repeignant les cages d’escaliers des immeubles sociaux, en offrant des activités sportives ou des maisons de la culture aux jeunes et couvrant leurs parents d’allocations diverses et variées. C’est exactement l’inverse qui s’est passé. L’échec scolaire s’est transformé, dans ces quartiers, en petite délinquance, puis en gros trafics de drogue et d’armes, avant de devenir des foyers de radicalisation religieuse. Le problème, ce n’est pas l’islam, qui est apparu pour ces jeunes sans repère ni autorité comme une sorte de refuge, mais plutôt la délinquance, la promiscuité avec des voyous qui disposent de réseaux internationaux, de planques d’armes, d’argent pour monter des opérations et de faux papiers. Et comme nos dirigeants ont pratiqué une culture de l’excuse à l’égard de ces jeunes français ou binationaux, nous voilà effectivement avec une centaine de Molenbeek français.
C’est une sorte de colonisation à l’envers où les belges et les français ont été petit à petit chassés de la terre de leurs ancêtres par une population venue d’Afrique du Nord et refusant l’assimilation
La comparaison est d’autant plus vraie qu’il y a deux paramètres dans la constitution d’un quartier comme Molenbeek. Le premier est purement sociétal. C’est une sorte de colonisation à l’envers où les belges qui vivaient là paisiblement comme les français à Roubaix-Tourcoing, à Sevran, au Mirail près de Toulouse ou à Lunel ont été petit à petit chassés de la terre de leurs ancêtres par une population venue d’Afrique du Nord et refusant l’assimilation. D’où l’apparition d’un communautarisme absurde, de boucheries hallal, de multitudes de salles de prière ou de mosquées tenues par des imams radicaux. Sans compter le défilé incessant de femmes sinon en burqua, du moins voilées de haut en bas. Sur le plan de la vie quotidienne, ces quartiers sont devenus des territoires étrangers avec leurs règles, leur loi – la charia et leurs réseaux qui permettent d’abriter des terroristes en toute impunité.
L’opacité entoure ces quartiers et la loi française n’y a plus sa place
Le second paramètre commun à tous ces territoires perdus et à Molenbeek, c’est l’opacité qui entoure ces quartiers et le fait que la loi française n’y a plus sa place. De fait, la délinquance, la loi du plus fort et les trafics les plus interdits s’y développent sans difficulté. Ce qui permet à des petits voyous comme les frères Abdelslam de fricoter avec de vrais djihadistes entrainés en Syrie, puis de se laisser entrainer à mener des opérations terroristes. C’est de cette manière que se crée une cinquième colonne et un ennemi de l’intérieur, désormais partout présent en France, comme en Belgique et aux Pays-Bas.
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