Lavrov : les Occidentaux devraient «reconnaître l’impasse» dans laquelle ils ont placé Kiev
Le ministre russe des Affaires étrangères a dénoncé la responsabilité considérable des Occidentaux, qui ont contraint l'Ukraine à refuser un statut de neutralité en 2022. Des négociations semblent s'approcher, Lavrov ayant évoqué des interrogations circulant via les canaux diplomatiques. Mais la Russie entend discuter «sérieusement» de sa sécurité.
«Les Occidentaux essaient de faire survivre le régime de Zelensky», a fait remarquer ce 15 décembre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, interrogé par RT sur la réduction de l’aide occidentale à l’Ukraine et l’éventualité de négociations, à l'issue d'une rencontre avec son homologue biélorusse Sergueï Aleïnik.
«L’OTAN et l’UE devraient reconnaître l’impasse dans laquelle ils ont mis le régime de Zelensky», a poursuivi le chef de la diplomatie russe, évoquant notamment «ceux qui l'ont empêché de signer un accord». Sergueï Lavrov faisait là référence à une visite de l'ex-Premier ministre britannique à Kiev en avril 2022, quelques jours après des négociations de cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul. Boris Johnson avait enjoint Kiev à continuer la guerre au lieu d'accepter un statut de neutralité.
Affirmant que la Russie n’avait pas fermé la porte des négociations, le ministre russe a toutefois ajouté que les Occidentaux devaient «comprendre que plus ils forceront Kiev à la guerre, plus il leur sera difficile de réunir les conditions d’un accord».
Les canaux diplomatiques s'activent
Aussi a-t-il mentionné, sans vouloir le nommer, «en particulier un» dirigeant occidental, qui aurait envoyé un «signal» à Moscou via trois canaux diplomatiques, pour demander : «Pourquoi ne pourrait-on pas parler de ce qu’on va faire de l’Ukraine et de la sécurité de l’Ukraine ?»
«Si quelqu’un est intéressé pour mettre fin aux tentatives de bâtir la sécurité des uns aux dépens des autres, sans mettre à mal les intérêts de la Russie et de ses citoyens, nous sommes prêts à en discuter sérieusement», a fait savoir Sergueï Lavrov. Avant de conclure : «Si on conditionne [les négociations] par une victoire du régime nazi, c’est un non-sens politique.»
Le 14 décembre, lors de sa «Ligne directe» de quatre heures, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les objectifs de l'opération militaire en Ukraine restaient «inchangés». Les tâches de dénazification, de démilitarisation et de neutralisation de l'Ukraine restent d'actualité, a-t-il tenu à rappeler. «La paix surviendra lorsque nous aurons atteint nos objectifs», a-t-il tranché.