Moscou rejette la possibilité de négociations avec Kiev, fustigeant «l’invasion ukrainienne» dans la région de Koursk
Il ne peut y avoir de négociations avec Kiev après l'invasion de la région de Koursk par l'Ukraine, a déclaré ce 19 août le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le même jour, le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov a aussi fermé la porte à des discussions.
«Le président a dit très clairement qu'après le début des attaques contre la région de Koursk, non pas des attaques, mais de l'invasion du territoire de la région de Koursk, il ne pouvait être question de négociations», a souligné Sergueï Lavrov ce 19 août au micro du journaliste Pavel Zaroubine.
«Le président a également prononcé une phrase très importante sur laquelle je voudrais attirer l'attention : "nous évaluerons certainement cette situation un peu plus tard"», a poursuivi le chef de la diplomatie russe.
Interrogé sur la réponse à apporter à cette attaque ukrainienne, Lavrov a jugé que cette question relevait de la compétence du commandant suprême des armées.
Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a également affirmé aujourd’hui au média russe Shot : «à ce stade, compte tenu de cette aventure, nous ne discuterons pas ». «Pour l'instant, il serait tout à fait inapproprié d'entamer un processus de négociations», a-t-il ajouté.
Kiev espère des négociations «équitables»
Une réponse indirecte aux prétentions ukrainiennes. Le 16 août, Mykhaïlo Podoliak, conseiller de Volodymyr Zelensky a déclaré que l'un des objectifs de l'offensive dans la région de Koursk était de forcer Moscou à des négociations «équitables».
Zelensky, en juillet, avait envisagé un nouveau sommet «de paix» auquel Moscou devait être convié, sans préciser les termes précis des négociations. Cette perspective avait été accueillie avec scepticisme par Moscou.
Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Kherson et de Zaporojié, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», évoquant aussi une «démilitarisation», une «dénazification» et une levée des sanctions contre la Russie.
Kiev exige encore le retour aux frontières de 1991, en dépit notamment du rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie par référendum en 2014 à la suite du coup d'Etat du Maïdan. Des revendications jugées irréalistes par Moscou.