Medvedev : selon la logique du Times, les responsables de l'OTAN seraient une cible militaire légitime pour la Russie
À la suite de la publication du Times qualifiant l'attentat contre le général Igor Kirillov d'«acte de légitime défense», Dmitri Medvedev, ancien président de la Russie, se demande s'il faut considérer les pays de l'OTAN qui aident le régime nazi de Kiev comme des cibles militaires légitimes.
Dmitri Medvedev, ancien président de la Russie (2008-2012) et vice-président du Conseil de sécurité, a réagi à la publication du quotidien britannique The Times où l’attentat commis contre le commandant des troupes de protection NBC des forces armées russes est décrit comme «acte de défense légitime»: «Comment passer à côté de cet article du Times où des bâtards qualifient l’attentat contre Igor Kirillov et son assistant d’"acte de légitime défense". Si l’on suit cette logique, 1. tous les responsables des pays de l’OTAN qui ont pris des décisions pour aider militairement l’Ukraine bandériste sont partie prenante à la guerre hybride ou réelle contre la Russie. Ils sont tellement nombreux qu’on ne peut tous les citer. Ça n’en vaut pas la peine de toute façon. Donc toutes ces personnes peuvent, voire doivent se considérer comme des cibles militaires aux yeux non seulement de l’État russe, mais encore aux yeux de tous les patriotes de Russie».
L'ancien président de la Russie a également ajouté que ceux qui ont écrit l'article et l'ont publié sont également coupables : «2. Les personnes citées en première page comme exécutants de crimes contre la Russie ont toujours des complices. Et à partir d’aujourd'hui, eux aussi sont des cibles militaires légitimes. Les immondes chacals du Times, qui se sont "courageusement" planqués derrière un éditorial, peuvent eux aussi être inclus dans le lot. Pour faire bonne mesure, on peut y mettre toute la direction de la rédaction. Est-ce logique ? Complètement. Donc, "be careful". Car à Londres, il se passe beaucoup de choses».
La réaction du Kremlin à l’attentat
Le président russe Vladimir Poutine, pour sa part, a exprimé ses condoléances à la suite du décès d'Igor Kirillov, a déclaré son porte-parole, Dmitri Peskov. «Tout le monde présente ses condoléances, et le président également», a-t-il affirmé lors de son briefing ce mercredi 18 décembre. Il a aussi désigné les autorités ukrainiennes comme étant les commanditaires du meurtre du commandant des troupes de protection NBC des forces armées russes.
«Dans ce cas, nos services spéciaux, nos agences chargées de l'application de la loi travaillent, vous voyez, ils travaillent efficacement, ils travaillent rapidement. Il est maintenant évident de savoir qui sont les commanditaires, qui sont les organisateurs de cet acte terroriste. Cela confirme une fois de plus que le régime de Kiev ne recule pas devant les méthodes de travail terroristes. […] Nous combattons ces commanditaires, nous combattons ce régime nazi et nous continuerons à nous battre», a également souligné Dmitri Peskov.
Le général Igor Kirillov, commandant des troupes de protection NBC des forces armées russes, a été tué dans la matinée du 17 décembre dans une explosion provoquée par l'activation d'une bombe fixée à une trottinette électrique garée à l'entrée de son immeuble. La puissance de l'engin explosif était l'équivalent d'environ 1 kilogramme de TNT. Son adjoint a également été mortellement blessé, tous deux sont décédés sur place avant l'arrivée des secours. Igor Kirillov dénonçait régulièrement l'emploi d'armes chimiques par l'armée ukrainienne et la préparation d'une «bombe sale» par Kiev. Le comité d'enquête a qualifié d'acte terroriste le meurtre des deux militaires. Le meurtrier s'avère être un citoyen ouzbek né en 1995. Il a avoué avoir agi sur instruction des services spéciaux ukrainiens en échange de 100 000 dollars.