Manœuvres «Zapad-2025» : la Russie et la Biélorussie simulent l’emploi d’armes nucléaires tactiques (VIDÉOS)

La Biélorussie accueille les exercices militaires conjoints russo-biélorusses «Zapad-2025», axés sur la préparation à la défense de l’Union des États. Ces manœuvres, impliquant environ 6 800 soldats, simulent des opérations terrestres, aériennes et maritimes. Minsk met en avant la transparence des exercices, ouverts aux observateurs internationaux.
Du 12 au 16 septembre, la Biélorussie accueille les exercices militaires conjoints russo-biélorusses « Zapad-2025 », qui visent à préparer le déploiement de forces armées afin d’assurer la sécurité militaire de l’Union des États de Russie et de Biélorussie. L’objectif des exercices est de mettre au point des actions conjointes des troupes russes et biélorusses dans le cadre de la préparation à une éventuelle agression. Environ 6 800 militaires y participent.
Orechnik, pièce maîtresse des manœuvres nucléaires
Au cours des exercices, les troupes russes et biélorusses s’entraînent à de nombreuses manœuvres dans les airs et en mer. Ainsi, les bombardiers russes Su-34 ont effectué des exercices pratiques de bombardement, les porte-missiles stratégiques Tu-160 ont accompli un vol dans l’espace aérien au-dessus des eaux neutres de la mer de Barents, des Su-24MR des forces aérospatiales russes ont réalisé des vols de reconnaissance, et le sous-marin nucléaire russe Arkhangelsk a procédé à des tirs d’entraînement avec des missiles de croisière Kalibr.
Le ministère russe de la Défense a souligné que tous les vols des avions des forces aérospatiales russes avaient été effectués dans le strict respect des règles internationales d’utilisation de l’espace aérien.
Des exercices sont également organisés sur terre : les militaires russes et biélorusses ont mené des opérations visant à neutraliser un groupe de sabotage et de reconnaissance d’un ennemi fictif à l’aide de matériel et de drones, ont pris le contrôle de ses positions et ont procédé à l’évacuation des blessés. L’expérience acquise lors de l’opération militaire spéciale en Ukraine est largement mise à profit dans le cadre de ces exercices.
Les exercices sur l’utilisation des armes nucléaires n’ont pas fait exception. Selon le chef d’état-major général et premier adjoint du ministre de la Défense de Biélorussie, Pavel Mouraveïko, les militaires ont notamment travaillé sur la planification de l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques et le déploiement du complexe mobile de missiles « Orechnik ». Il a souligné que toutes les tâches assignées avaient été accomplies.
23 États représentés, dont trois membres de l’OTAN
Les exercices militaires « Zapad-2025 » se distinguent par leur ouverture aux médias et aux observateurs étrangers. Ainsi, le ministère de la Défense biélorusse a annoncé que des représentants de 23 États, dont trois pays de l’OTAN (les États-Unis, la Turquie et la Hongrie), observaient les exercices conjoints russo-biélorusses. Trois organisations internationales – l’Union des États de Russie et de Biélorussie, l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) et la Communauté des États indépendants (CEI) – ont envoyé leurs observateurs.
Du côté américain, deux militaires ont assisté aux exercices du 15 septembre : le sous-lieutenant Brian Patrick Shoup, attaché de défense à l’ambassade des États-Unis en Biélorussie, et un autre officier. Selon le service de presse du ministère biélorusse de la Défense, le ministre, le lieutenant-général Viktor Khrenine, a salué l’attaché américain et lui a serré la main avant le début des manœuvres.
Le militaire américain a exprimé sa gratitude pour l’invitation à observer « Zapad-2025 ». Le ministre biélorusse a ensuite chargé le chef du département de la coopération militaire internationale de réserver les « meilleures places » aux invités américains et de leur montrer « absolument tout ce qui les intéresse ».
Minsk assure la transparence, Varsovie crie à la menace
Au total, la Biélorussie a invité les attachés militaires d’une cinquantaine de pays à assister aux manœuvres. Cependant, certains, notamment Varsovie, Riga et Vilnius, ont décliné l’invitation. La Pologne a notamment évoqué la menace russe, qualifiant les exercices militaires « d’offensifs » et fermant ses frontières avec la Biélorussie. Cezary Tomczyk, vice-ministre polonais de la Défense, a indiqué qu’environ 40 000 militaires seraient déployés à la frontière.
Le vice-ministre de la Défense de Biélorussie, le général de division Alexandre Naoumenko, a indiqué que les exercices conjoints visaient à mettre en pratique des actions purement défensives, en s’appuyant sur l’expérience acquise lors de conflits modernes. Le ministère de la Défense biélorusse a précisé que, afin de réduire les tensions, il avait été décidé de déplacer les manœuvres des frontières occidentales du pays vers l’intérieur et de réduire le nombre de participants.
« Ces exercices, à notre avis, sont menés avec un niveau de transparence sans précédent ; nous ne menaçons personne, nous prônons un dialogue constructif et pragmatique », a noté Valéry Révenko, ministre adjoint biélorusse de la Défense chargé de la coopération militaire internationale.
Moscou a pour sa part souligné que les exercices « Zapad-2025 » s’inscrivaient dans le cadre de la préparation conjointe des forces et des moyens du groupement régional de troupes et n’étaient dirigés contre aucun État. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a noté que la Russie et la Biélorussie travaillaient exclusivement sur des tâches de défense de l’Union des deux États, ajoutant que ce type de manœuvres militaires attirait toujours l’attention des pays frontaliers.