Burkina Faso : après la République du Congo, Sergueï Lavrov poursuit sa tournée africaine
Le ministre russe des Affaires étrangères est arrivé au Burkina Faso, où il a rencontré son homologue burkinabè ainsi que le président du pays. Dans un contexte de rapprochement russo-africain, Sergueï Lavrov, qui est également attendu au Tchad, y a loué des relations bilatérales «en plein essor».
Après la République du Congo, le Burkina Faso. Le 4 juin, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a atterri à Ouagadougou où il s’est entretenu avec son homologue burkinabè Karamoko Jean-Marie Traoré ainsi qu'avec le président du pays, Ibrahim Traoré.
Lors de sa rencontre avec Karamoko Jean-Marie Traoré, selon un communiqué de son ministère, Sergueï Lavrov a salué des relations «en plein essor» entre les deux pays, «principalement grâce aux accords conclus l'année dernière lors de la réunion de nos présidents Vladimir Poutine et le capitaine Ibrahim Traoré lors du deuxième sommet Russie-Afrique». Des relations bilatérales qui sont «basées sur l’amitié, la confiance et le respect mutuel», a souligné le ministre russe.
Le Tchad sera la prochaine escale de cette tournée africaine du chef de la diplomatie russe, a annoncé ce 5 juin le ministère par la voix de sa porte-parole. Une tournée africaine qui s’inscrit dans un contexte de rapprochement, engagé depuis plusieurs années, entre Moscou et les chancelleries africaines.
«Beaucoup de pays progressistes africains ont des difficultés à coopérer de manière franche et honnête avec certains pays européens, notamment la France et les États-Unis d'Amérique», a observé le 4 juin, au micro de RT, Issoufou Boubacar Kado Magagi, consultant indépendant en finances publiques et analyste socio-économique.
Une coopération russo-africaine «gagnant-gagnant»
Dans une analyse postée sur les réseaux sociaux, cet ancien inspecteur général de l’État du Niger a salué une coopération russo-africaine «gagnant-gagnant», à laquelle s’ajoute à ses yeux une coopération militaire qui selon lui «donne beaucoup plus» de résultats qu’avec d’autres partenaires. «En quelques mois seulement […] le Niger s'est vu doté de matériels militaires très sophistiqués, d’armes antiaériennes, pour lui permettre de bien surveiller son territoire, chose difficile à obtenir avec certains pays européens et occidentaux, notamment la France et les États-Unis d'Amérique», a-t-il assuré.
Une coopération militaire qui «a fait ses preuves» dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). «D'où l'engouement de beaucoup des pays africains insatisfaits de la coopération avec certaines puissances mondiales de se tourner vers la fédération de la Russie», a-t-il insisté.
Fin mai, Mboki, une localité de la préfecture centrafricaine du Haut-Mbomou, située juste au nord de la frontière avec la République démocratique du Congo, était reprise par les forces gouvernementales épaulées par des éléments russes. «Nous avons besoin d'une base militaire russe», déclarait dans la foulée, au journal Izvestia, l’ambassadeur de Centrafrique à Moscou, Léon Dodonou.
Fin février, lors d’une rencontre au ministère russe des Affaires étrangères à Moscou, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, avait salué la «lecture lucide», de la Russie, «de la situation dans la région» ainsi que les «avancées considérables» dans le domaine de la sécurité pour son pays, réalisées selon lui grâce à l'aide de la Russie.
Depuis les sanctions occidentales de 2022 et plus encore depuis le second sommet Russie-Afrique de juillet 2023, la Russie s'est sensiblement impliquée sur le continent africain dans le domaine sécuritaire, au détriment de la prééminence historique européenne et en particulier française.