172 morts en une semaine : le choléra ravage le Soudan en guerre
© UNICEF
Alors que le Soudan plonge dans sa troisième année de guerre, le choléra s’y propage à une vitesse alarmante : 172 morts en une semaine, selon le ministère de la Santé. Privé d’eau potable, d’hôpitaux et de structures d’urgence, le pays subit de plein fouet les ravages combinés de l’épidémie et du conflit.
Le choléra refait surface au Soudan avec une brutalité inédite. Le ministère soudanais de la Santé a annoncé, ce 27 mai, que 172 décès liés à la maladie ont été enregistrés en une seule semaine, pour un total de 2 729 cas recensés. Le foyer principal de cette flambée se situe dans l’État de Khartoum, qui concentre à lui seul 90 % des nouvelles infections.
Déjà endémique dans le pays, le choléra connaît une propagation fulgurante sous l’effet de l’effondrement des infrastructures provoqué par deux années de guerre civile. En mai, un précédent bilan faisait état de 51 morts en trois semaines. En comparaison, la multiplication soudaine des décès illustre l’ampleur de la crise sanitaire en cours.
L’Organisation des Nations unies avait tiré la sonnette d’alarme : selon son Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 90 % des stations de pompage d’eau sont désormais hors service. Or, l’eau potable constitue l’unique barrière préventive contre cette infection intestinale aiguë, causée par une bactérie présente dans l’eau ou les aliments contaminés par des matières fécales.
Effondrement sanitaire
Sans traitement, le choléra peut provoquer la mort en quelques heures. Dans un pays où jusqu’à 90 % des hôpitaux ont été contraints de fermer temporairement, selon le syndicat des médecins soudanais, les patients n’ont souvent nulle part où se rendre. Le Comité international de la Croix-Rouge estime qu’entre 70 et 80 % des structures de santé sont hors service dans les zones les plus touchées.
Le Soudan est plongé dans une guerre dévastatrice depuis avril 2023. Elle oppose les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah al-Bourhane, aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Dagalo, dit « Hemedti ».
Ce conflit, entré dans sa troisième année, a causé des dizaines de milliers de morts et plus de 13 millions de déplacés, et a engendré une crise humanitaire d'une ampleur sans précédent. Pour l’ONU, il s’agit tout simplement de la « pire crise humanitaire actuelle dans le monde ».
