Affaire Bétharram : un document des victimes contredit les déclarations de François Bayrou

Un document publié par le collectif des victimes de Bétharram vient contredire les récentes déclarations de François Bayrou sur une affaire de violences sexuelles dans une congrégation religieuse. Les victimes dénoncent l’attitude ambiguë du Premier ministre – ministre de l’Éducation à l'époque des faits – envers les religieux mis en cause.
Un nouveau rebondissement vient raviver l’affaire Bétharram, du nom de cette congrégation religieuse accusée de violences sexuelles sur mineurs dans les années 1980 et 1990. Le 19 mai, le collectif des victimes a publié un document de plusieurs pages qui vient contredire frontalement les récentes déclarations de François Bayrou.
Selon des détails rapportés par Le Figaro, le document révèle qu’un surveillant, pourtant condamné en 1996 pour violences sur un élève de Notre-Dame-de-Bétharram, exerçait encore dans l’établissement durant l’année scolaire 1997-1998. Une révélation qui contredit les déclarations de François Bayrou à l’Assemblée, où il avait affirmé que l’intéressé avait été licencié.
Entendu sous serment le 14 mai par les députés de la commission d’enquête sur les violences en milieu scolaire, le Premier ministre – en poste au ministère de l’Éducation entre 1993 et 1997, au moment des faits – a produit une lettre attestant du renvoi du surveillant incriminé, intervenu, selon lui, quelques mois après une inspection qu’il avait ordonnée à Bétharram.
Le récit des victimes face aux dénégations de Bayrou
Or, selon le collectif des victimes, ces propos relèvent d’une réécriture des faits. Le document publié compile des éléments inédits : extraits de correspondances, chronologies précises, ainsi que des témoignages mettant en cause les propos de Bayrou.
Surnommé « Sanglier » par les élèves, ce surveillant avait été poursuivi après avoir giflé, en 1995, un élève à tel point que ce dernier en avait eu le tympan perforé. Il avait été condamné en juin 1996 par le tribunal de Pau à une amende avec sursis de 5 000 francs, soit environ 750 euros, pour « coups et blessures ».
François Bayrou affirme que le surveillant avait été licencié, mais le collectif des victimes dénonce une contrevérité. « Il n’a pas été renvoyé après sa condamnation, il a été promu », accuse l’un de ses porte-parole, qui estime que le Premier ministre a soit « menti », soit fait preuve d’une « méconnaissance grave du dossier ».
L’affaire Bétharram concerne de graves accusations de violences sexuelles commises dans les années 1980 et 1990 par des religieux de la congrégation des Pères de Bétharram. Le nom de François Bayrou est associé à l'affaire non pas comme auteur, mais en tant que figure politique accusée d’avoir soutenu la congrégation et d’avoir relativisé les faits.