Royaume-Uni : le programme d'histoire apprend aux élèves que Stonehenge a été construit par des Noirs

Le groupe de réflexion Policy Exchange a relevé l’existence de «récits partiaux et politisés» dans les programmes scolaires d’histoire qui utilisent des ressources de mauvaise qualité et font passer des théories contestées pour des faits historiques.
Selon un rapport du think tank Policy Exchange intitulé « Leçons du passé », les élèves du Royaume-Uni apprennent, dans le cadre de programmes d'histoire dits « décolonisés », que les Noirs avaient construit le célèbre site mégalithique de Stonehenge, composé d'un ensemble de structures circulaires concentriques. Une affirmation puisée dans le manuel Brilliant Black British History, rédigé par Atinuke, auteur britannique d'origine nigériane, et utilisé dans plusieurs écoles du pays.
Un sondage de Policy Exchange indique que « 83 % des écoles interrogées ont apporté des changements pour 'diversifier' ou 'décoloniser' leurs programmes d'histoire, certains programmes 'diversifiés' ayant été adoptés par plusieurs centaines d'écoles », lit-on dans le rapport.
Un processus qui « est allé trop loin »
Le groupe de réflexion britannique a souligné l’avantage des programmes d'histoire « décolonisés » en termes de variété et de richesse. « Dans certains cas, cela a eu un effet positif, faisant découvrir aux élèves des études variées et riches en connaissances, couvrant mieux des domaines clés de l'histoire britannique, tels que le mouvement pour le droit de vote des femmes, ainsi qu'un éventail plus large de l'histoire mondiale », explique le rapport.
La même source affirme cependant, que « trop souvent, ce processus est allé trop loin, conduisant à enseigner des interprétations radicales et contestées du passé comme des faits, ou à utiliser des anecdotes au détriment d'une compréhension plus approfondie des moteurs fondamentaux de l'histoire ». Le rapport relève aussi « de nombreux cas d'utilisation de ressources de mauvaise qualité pour enseigner comme des faits des thèses contestées ». Pour illustrer ce propos, Policy Exchange cite l’exemple d’un livre, utilisé comme référence en cours d’histoire, qui affirme que des Noirs ont construit Stonehenge, ou encore l’exemple de ressources gratuites produites par une organisation spécialisée célébrant « la mutilation génitale d'un esclave comme une forme de 'transition de genre' ».
Trop vouloir décoloniser expose « à des récits partiaux et politisés »
Les conclusions du rapport du think tank britannique indiquent que la volonté de « décolonisation » a eu pour conséquence que « dans certains cas, les élèves ont du mal à développer une vision synthétique du passé national et sont exposés à des récits partiaux et politisés ».
Cette politisation du programme scolaire pourrait avoir été favorisée par une formation des enseignants de mauvaise qualité, selon une étude menée par Policy Exchange, qui a analysé des programmes PGCSE (Postgraduate Certificate in Education, diplôme octroyant le grade d’enseignant qualifié au Royaume-Uni). Les enseignants stagiaires ne recevaient « en moyenne que 17,8 jours de formation spécifique à leur matière sur une année », indique l'étude. D’où la conclusion de Policy Exchange que « trop de nouveaux enseignants ne possèdent pas les connaissances pédagogiques nécessaires pour évaluer de manière critique la formation et les ressources et garantir l'impartialité de leur enseignement ».
Créer une nouvelle épreuve d'histoire britannique
Le rapport de Policy Exchange a recommandé la création d'une nouvelle épreuve d'histoire de la Grande-Bretagne de 1966 à 1989, obligatoire pour tous les élèves devant passer le GCSE (General Certificate of Secondary Education, équivalent du baccalauréat).
« Une telle épreuve garantirait à tous les élèves inscrits au GCSE une compréhension chronologique claire de l'évolution de l'État et de la société britannique et de la manière dont ils ont façonné notre nation aujourd'hui », recommande le rapport.