France : Rachida Dati et Carlos Ghosn renvoyés en procès pour corruption

La ministre française de la Culture est soupçonnée d’avoir perçu des fonds de la filiale de l’alliance Renault-Nissan pour des missions de conseil non réellement effectuées, entre 2010 et 2012. Selon le parquet financier, son contrat aurait servi à masquer une activité de lobbying au Parlement européen.
Selon une source judiciaire citée par la presse française, les juges d’instruction viennent d’ordonner en France un procès contre Rachida Dati pour corruption et trafic d’influence. La candidate à la mairie de Paris sera jugée dans l’affaire Carlos Ghosn, l’ancien patron de Renault-Nissan (de 2005 à 2019), qui est, lui aussi, renvoyé devant le tribunal correctionnel.
La ministre de la Culture n’a pas lésiné sur les recours procéduraux pour échapper au jugement, dont le dernier a été rejeté, le 26 juin dernier, dans cette instruction entamée en 2019. Rachida Dati avait déjà saisi la Cour de cassation début juillet. Sa requête visait l’annulation du réquisitoire du Parquet national financier (PNF), qui avait demandé en novembre 2024 qu’elle soit jugée avec Carlos Ghosn.
Le parquet financier soupçonne Rachida Dati d’avoir perçu 900 000 euros, entre 2010 et 2012, pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires avec la filiale de l’alliance Renault-Nissan, alors qu’elle était eurodéputée. Selon l’accusation, le contrat avec le constructeur automobile aurait masqué des activités de lobbying, supposées être interdites durant les mandats des parlementaires européens.
Dati et Ghosn rejettent les accusations
Mise en examen en 2021, Rachida Dati a toujours nié fermement les accusations à son encontre. Jugeant le réquisitoire « choquant à plus d’un titre », elle a dénoncé une instrumentalisation politique de l’affaire.
Pour sa part, l’ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, qui réside actuellement au Liban, fait toujours l’objet de mandats d’arrêt internationaux. Lui aussi conteste les chefs d’accusation qui lui sont reprochés, à savoir l’abus de pouvoir, l’abus de confiance, la corruption et le trafic d’influence actifs.