Rapport accablant : dysfonctionnements et risques psychosociaux à la Banque de France

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Un rapport indépendant met en cause la papeterie EuropaFi, filiale de la Banque de France, après le suicide d’un salarié en 2024. Il évoque des violences verbales, une gestion inadéquate et des risques psychosociaux élevés, dans un contexte social tendu.

Un rapport du cabinet Technologia, commandé après le suicide d’un salarié en novembre 2024 à la papeterie EuropaFi, filiale de la Banque de France à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), révèle de graves dysfonctionnements internes. Présenté en juillet 2025 au Comité social et économique (CSE), le document met en lumière une « atmosphère délétère » marquée par des violences verbales et une gestion défaillante, propices aux risques psychosociaux.

Inégalité entre salariés historiques et nouveaux contrats

Le rapport souligne la coexistence de deux statuts au sein d’EuropaFi : les agents historiques de la Banque de France, mis à disposition avec des avantages comme 30 % de congés supplémentaires, et les salariés recrutés depuis 2015 sous contrats de droit privé, moins favorables. Cette « iniquité » engendre des tensions, avec des moqueries dégénérant en dénigrement et violences verbales. Le rapport cite également des « maladresses fréquentes » de l’encadrement, qui exacerbent les conflits, et un manque de prévention des risques psychosociaux, qualifié d’« insuffisant ».

Le salarié décédé, un agent historique et contremaître, subissait une forte pression liée à sa charge de travail, aggravée par des tensions avec son équipe, où travaillait également sa compagne dont il s’était récemment séparé. Malgré des alertes répétées dès 2019 sur sa surcharge et la mauvaise ambiance, la direction n’a pas réagi efficacement, selon Technologia. Le rapport conclut que ces difficultés professionnelles ont « très probablement contribué à une déstabilisation progressive » du salarié, sans établir de lien causal direct avec son geste.

La CGT-Banque de France, majoritaire au CSE, demande la reconnaissance de ce suicide comme accident du travail, dénonçant une « politique brutale » d’intensification du travail. Ce drame, le troisième en dix-huit mois à la Banque de France, rappelle la crise suicidaire de France Télécom, selon le syndicat. Hugo Coldeboeuf, représentant CGT, insiste sur la nécessité d’une « reconnaissance morale » pour apaiser le collectif et la famille.

La Banque de France conteste cette lecture, dénonçant dans un communiqué de juillet 2025 une « tentative d’instrumentalisation d’un drame humain ». L’institution, qui appelle à un effort collectif dans le pays dans un contexte de croissance en berne, met en avant la satisfaction de 76 % des salariés de droit privé, tout en reconnaissant un écart avec les agents historiques, qu’elle dit analyser. La direction, qui avait tenté en vain de bloquer l’étude via une action en justice, s’appuie sur une enquête interne pointant des causes principalement personnelles. Ce rapport relance le débat sur la gestion des ressources humaines et la prévention des risques psychosociaux dans l’institution alors que d’autres institutions publiques ont récemment été touchées par des affaires de suicide à l’image de la DGSI, la direction générale de la Sécurité intérieure.

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