Réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille : une validation constitutionnelle pour 2026

Le Conseil constitutionnel a validé le 7 août 2025 la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, instaurant un double scrutin dès 2026 pour élire séparément conseillers d’arrondissement/secteur et conseillers municipaux. Cette mesure, qui met fin à la loi PLM de 1982, vise à renforcer la représentativité et le pluralisme.
Le 7 août 2025, le Conseil constitutionnel a validé la réforme du mode de scrutin municipal pour Paris, Lyon et Marseille, marquant une évolution majeure dans l’organisation des élections municipales de ces trois grandes villes françaises, prévue pour mars 2026.
Cette réforme, portée par le député Renaissance Sylvain Maillard et soutenue par le gouvernement, met fin au système spécifique instauré en 1982 par la loi dite « PLM » (Paris-Lyon-Marseille). Jusqu’à présent, les électeurs de ces métropoles votaient par arrondissement ou secteur, les élus en tête de liste siégeant à la fois au conseil d’arrondissement (ou de secteur) et au conseil municipal.
Une mesure qui ne fait pas consensus
Ce système, souvent critiqué pour sa complexité et son manque de représentativité, pouvait aboutir à l’élection d’un maire minoritaire en voix, comme ce fut le cas à Marseille en 1983 avec Gaston Defferre. La nouvelle loi instaure un double scrutin : un vote pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, et un autre pour les conseillers municipaux, sur une circonscription unique à l’échelle de la ville.
À Lyon, un triple scrutin est prévu, les électeurs votant également pour leurs représentants à la Métropole. Le Conseil constitutionnel a jugé que ces nouvelles règles ne présentaient pas une « particulière complexité », répondant ainsi aux critiques sur la lisibilité du système. Par ailleurs, la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête passe de 50 % à 25 %, favorisant une meilleure représentation des oppositions au sein des conseils municipaux.
Le nombre de sièges sera également ajusté en fonction de la population : 163 pour Paris, 101 pour Marseille et 73 pour Lyon. Cette réforme, adoptée par l’Assemblée nationale le 10 juillet 2025 malgré l’opposition du Sénat, a suscité des débats animés. Ses défenseurs, comme Sylvain Maillard, saluent une « avancée démocratique » alignant ces métropoles sur le droit commun des autres communes françaises, où chaque voix pèse équitablement.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, a soutenu cette mesure, estimant qu’elle mettait fin à un système « injuste » et obsolète. Cependant, des critiques, notamment de la maire sortante de Paris Anne Hidalgo et du maire de Lyon Grégory Doucet, dénoncent une « manœuvre électorale » ou une réforme « brouillonne ».