Bruno Retailleau déclare la guerre aux voleurs de cuivre en France

Face à l’explosion des vols de cuivre, jusqu’à vingt par jour, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, intensifie la répression contre les gangs, souvent originaires d’Europe de l’Est, qui ciblent câbles télécoms et éclairages publics, causant chaos et coûts exorbitants.
En France, les vols de cuivre, surnommé « l’or rouge », gangrènent les infrastructures au rythme de dix à vingt infractions quotidiennes. Ces actes, souvent perpétrés par des gangs organisés, majoritairement issus de Roumanie et des Balkans, ciblent les câbles télécoms, les voies ferrées et l’éclairage public, provoquant des perturbations majeures.
Bruno Retailleau veut prendre le problème en main
Bruno Retailleau, très actif ministre de l’Intérieur pendant la période estivale, a fait de cette lutte une priorité, ordonnant une répression accrue pour démanteler ces réseaux criminels itinérants.
« Il n’y a que la réponse sécuritaire et pénale qui viendra à bout de ce fléau », a-t-il déclaré au Figaro le 14 août, soulignant les interpellations massives récentes. Les conséquences de ces vols sont lourdes : retards de trains, pannes de télécommunications, voire interruptions de systèmes de sécurité comme les téléalarmes pour personnes âgées.
En juin 2025, dans le Nord, le vol de 600 mètres de câbles a paralysé la gare Lille Europe, des épisodes analogues ont régulièrement cours sur les voies de chemin de fer. À Lescar (Pyrénées-Atlantiques), la réparation de 150 candélabres vandalisés a coûté 150 000 euros à la commune. L’opérateur Orange, victime de 1 400 kilomètres de câbles volés en 2024, évalue son préjudice annuel à 15 millions d’euros. Le cuivre, dont le prix a triplé depuis 2000, atteignant 10 000 euros la tonne en 2025, alimente un marché noir lucratif, souvent via des ferrailleurs complices en Belgique ou ailleurs.
La justice durcit le ton : à Colmar, en mai, trois Roumains ont été condamnés à deux ans et demi de prison ferme pour des vols ayant perturbé la SNCF. À Nantes, un réseau responsable de 21 vols, causant un préjudice de 700 000 euros, a été démantelé par la gendarmerie, avec l’appui de l’AGIGN. En Île-de-France, 17 interpellations ont suivi le vol de 189 tonnes de câbles, pour une valeur de 877 000 euros. Pour contrer ce fléau, le ministère de l’Intérieur renforce les plans d’action avec les opérateurs télécoms, installe des caméras dans les zones à risque et mobilise des « référents sûreté » pour conseiller les communes. Les ferrailleurs sont contrôlés, et l’interdiction des paiements en espèces pour les métaux, en vigueur depuis 2011, vise à tracer les transactions.
Cependant, les coûts de réparation pèsent lourdement sur les collectivités, non assurées contre ces vols. Alors que le décommissionnement du cuivre s’accélère, Retailleau mise sur une stratégie globale pour protéger les infrastructures et enrayer cette délinquance transfrontalière.